Présidentiel 2016 : vote sur soupçons de fraude
De nombreux troubles ont été enregistrés dans plusieurs centres de vote de Libreville et de la commune d’Owendo. La question de la nature des documents utilisés pour le scrutin et la légitimité de quelques responsables ont été au centre de nombreux retards constatés dans plusieurs bureaux de vote.
Un véritable quiproquo a été constaté le 27 août dernier, jour du scrutin, sur la nature des documents à présenter pour pouvoir accéder au bureau de vote. Une situation qui a été à l’origine du retard constaté lors du début du vote et des disputes entre responsables des bureaux de vote et les populations venues en grand nombre accomplir leur devoir civique. Alors que la Cour constitutionnelle avait, un jour avant le scrutin, autorisé la présentation de la carte d’identité nationale et de la carte d’assurance maladie CNAMGS, plusieurs électeurs ont exigé des responsables des bureaux de vote de voter aussi avec le récépissé de la carte nationale d’identité qui, selon eux, est une pièce bien plus valable que celle de la CNAMGS. Ne voulant pas accéder à la demande des électeurs, les responsables des bureaux de vote ont dû suspendre l’opération de vote pendant plusieurs heures afin que des responsables dûment mandatés par la Cénap puissent régler cette situation.
Les forces de l’ordre ont été déployées en fin de journée devant la plupart des centres de vote. Au 5ème arrondissement de Libreville, le Vice-président de la Majorité a prié les observateurs de l’Union africaine de quitter le bureau de vote, expliquant qu’il tenait cet ordre de la Cour constitutionnelle. Une cour qui n’organise pas les élections, aime à répéter son président, Marie-Madeleine Mborantsuo, « ancienne belle-mère » de Boa. Cette information a occasionné la furie des électeurs qui suivaient le dépouillement devant le bureau de vote. Les observateurs ont, quant à eux, refusé de quitter les lieux si un document officiel ne leur était pas présenté et ont promis rapporter cet incident à la Commission électorale.
En fin d’après-midi, plusieurs électeurs attendaient toujours de voter. A N’kok, le vote a démarré avec du retard dû aux représentants des membres de la majorité qui voulaient faire voter les électeurs sans les représentants des candidats de l’opposition. A l’école primaire de Lalala par exemple, plusieurs électeurs ont refusé de voter sans la présence de tous les représentants de l’opposition.
Aria Starck
publié le 29 Aout 2016