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Présidentielle 2016: Le Haut-Ogooué prêt à sanctionner BOA

bongo-ping<< Il faut le sanctionner, nous allons le faire mon frère, ne t’inquiète pas, la date n’est plus loin. Cet enfant, pendant sept ans, nous a fait broyer du noir, il saura que Franceville n’est pas sa propriété. » Ces paroles ont été prononcées par des jeunes à Potos, un quartier populaire de Franceville. En effet, loin de ce que l’on peut imaginer, le chef-lieu du Haut-Ogooué cache en elle les relents d’un vérita- ble dégoût pour BOA. Les jeunes, surtout, veulent en découdre. « Tout est dans les mains des étrangers qui n’hésitent pas à nous nar- guer. Trop, c’est trop, il faut que ça s’arrête. Mêmes les restaurants locaux sont en leur posses- sion. Nous sommes deve- nus leurs bêtes de somme. Quand ils nous emploient, ils nous payent en monnaie de singe >>.Le même son de cloche s’est fait entendre à l’aéroport de Mvengue, le 19 août, lorsque Léon Paul Ngoulakia et Zacharie Myboto en ont foulé le tar- mac. Accueillis comme des héros, le peuple est venu de partout souhaiter la bienve- nue à ceux qu’ils considè- rent comme des libéra- teurs. « A tara bana, il faut nous délivrer de ce cauche- mar qui n’a que trop duré, nous ne voulons plus de ce sans-papier, il est temps que l’enfer s’arrête.», a lancé une femme visible- ment soulagée de la pers- pective de voir son vœu prendre forme.

Une autre femme a scandé : « Attention, vous avez toutes les clés pour ouvrir les portes, vous avez même la clé passe. Honte à vous si la porte Gabon ne s’ouvre pas cette fois. » L’engouement des Francevillois a créé un sen- timent de panique chez les pédégistes locaux qui ont multiplié des réunions pour essayer d’empêcher le meeting de Jean Ping à la place de l’Indépendance. Selon une indiscrétion, ils auraient joint le gouverneur pour lui demander d’inter- dire le meeting au lieudit. Mais, ne voulant pas essuyer les foudres de la population très mobilisée, le premier responsable du Haut-Ogooué aurait dit, dans un ton moralisateur, que la loi était claire à ce niveau. Il ne pouvait en cette période empêcher un candidat d’occuper une quelconque place.

En effet, avant la coalition des candidats, une atmosphère lourde planait dans la ville depuis l’ouverture de la campagne. Démotivée, la population avait du mal à aller récupérer les cartes d’électeurs. Mais lorsque l’annonce de la candidature unique a été faite, comme un regain d’espoir, ceux qui avaient du mal à aller vérifier leurs noms sur les listes électorales ont pris d’assaut les centres de distribution. Certains pour savoir s’ils sont réellement inscrits, d’autres pour retirer effectivement leurs cartes. « Les centres n’ont jamais été autant bondés que mainte- nant. Ils viennent par cen- taines chacun réclamant sa carte. Il suffit de plus de 30 minutes de retard à chercher la carte d’un électeur pour qu’il se mette à gronder », a déclaré un responsable d’un centre de distribution.

Le ralliement de Léon Paul Ngoulakia a ravivé les espoirs . « Ce que vous avez vu ce soir est le véritable signe de la soif de changement des Gabonais. Les Altogovéens souffrent dans leur chair, depuis plus d’une décennie. Contrairement à ceux qui pensent que cette province est totalement acquise au parti au pouvoir, il y a des opposants ici. La peur de se faire tuer les a toujours conduits à se taire par le passé. Cette fois, notre aîné Léon Paul Ngoulakia, qui est de la famille présidentielle, nous a montré l’exemple qu’on peut sortir de ce système à gouffre Nous allons suivre son exemple », a promis un jeune homme qui attendait sa carte avec impatience.
Le Haut-Ogooué a décidé de libérer le Gabon de la nuit dans laquelle le couple BOA–Accrombessi l’a enfoncé.

Par Sophie Beuve Mery

Publié le 22 Aout 2016

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