
« Ma mission est de libé- rer le Gabon, c’est le défi que je me suis lancé », a déclaré Léon Paul Ngoulakia mardi dernier, à Lambaréné lors d’un mee- ting, au cours duquel il a demandé aux Migovéens venus très nombreux, de prendre leurs responsabili- tés aux côtés de leurs frères des autres provinces, dans la libération totale du pays. Ce combat passe par la conscientisation d’une jeu- nesse en déshérence, oppri- mée, malmenée et instru- mentalisée. « A vous les jeunes, je n’ai qu’un seul message pour vous : culti- vez l’effort, aimez le travail, soyez courageux et détermi- nés. Ne vous laissez pas abattre par tout ce que vous voyez autour de vous. Votre présence parmi nous ce soir est la preuve que vous êtes soucieux de votre devenir, notre devenir à tous, le devenir du Gabon », a réaf- firmé l’ancien DG de la Caistab.
Dans un ton ferme et imposant, il n’a pas manqué de dire à l’assistance que l’heure n’est plus au parti- cularisme, au singularisme, à l’individualisme. L’heure est désormais au patrio- tisme, à l’intérêt général pour que le pays soit libéré des apatrides. « On doit tout faire pour ne pas aller aux urnes, c’est ça mon combat et je ne lâcherai pas. On veut le changement et c’est maintenant qu’il doit se faire. Prenons nos responsa- bilités et allons droit au but. Nous n’avons plus droit à l’erreur car si nous ratons cette fois, c’est tout le Gabon qui sera englouti dans la paupérisation. »
Sans se désolidariser du combat que mène ses ainés et pairs dans la libération du Gabon, Léon Paul Ngoulakia, propose ‘’Ndossi’’(en langue ipunu le rêve) comme projet de société. Aussi, ne passant pas par le dos de la cuillère, son ambition est de relever le Gabon de ses maux qui sont désormais érigés en mode de gouvernance. La perte des valeurs, les crimes rituels, la gabegie finan- cière, la justice aux ordres d’un individu et l’exclusion sont autant de souffrances qui plongent le pays dans l’abîme. Place doit donc revenir à une société plus juste où le vivre ensemble est harmonieux et la sépara- tion de pouvoirs respectée. « La dépravation des mœurs a atteint son paroxysme, il est temps d’y remédier pour cul- tiver les valeurs qui fai- saient du Gabon un pays digne où il fait bon vivre.
Un pays où la jeunesse ne sera plus obligée de passer par des bassesses pour parvenir à une ascension sociale. Dans cette nation, la justice doit bien faire son travail et tous ceux qui ont participé à
commettre un crime rituel seront sévèrement sanction- ner car il n’est pas permis d’ôter la vie à un individu pour occuper un quelconque poste. Il faut bannir ces pra- tiques. »
L’homme propose en outre de gouverner autre- ment et de mettre fin à l’au- tarcie en rompant avec la politique des promesses a n’en plus finir. Et lorsqu’il est question d’aller aux urnes avec l’homme aux quatre actes de naissance, Bongo Ali Ondimba (BOA), son ton monte d’un cran et devient grave. « Où avez- vous vu un enfant qui est né quatre fois ?
Il n’y a qu’au Gabon que de tels exploits défiants la science peuvent se produire. Tout enfant a droit à un acte de naissance et celui qui nous gouverne a plus de trois. On ne peut donc aller aux élections avec une personne en quête d’identité originelle. Pendant que les Gabonais croupissent dans la misère, son chef se livre à ses fan- tasmes ludiques. Un chef qui reste insensible à la pau- vreté de son peuple n’est pas un patriote. Le temps du ‘’on va encore faire comment’’ est à mettre de côté, il faut qu’ensemble on cherche à barrer la route à l’imposture », a conclu l’orateur.
Par Sophie Beuve Mery
publié le 18 Aout 2016