
Depuis la fin du scrutin, la capitale politique gabonaise a des allures de ville morte. Les populations apeurées restent, ces temps-ci, cloitrées dans leurs maisons et ont pensé, à tort ou à raison, à s’approvisionner en denrées alimentaires quelques jours auparavant. De nombreux épiciers et commerçants divers n’osent même pas montrer le bout du nez, craignant des pillages inhérents aux violences postélectorales dans notre pays.
Des forces de police restent visibles dans les carrefours stratégiques de Libreville depuis le début du dépouillement. Le mot « peur » revient sans cesse dans les propos de nombreux Librevillois. La raison principale est que dès le début de l’opération de dépouillement du scrutin dans de nombreux centres de vote, le camp Ali Bongo s’est déclaré vainqueur des élections. Cette information a provoqué une levée des boucliers chez les partisans de Jean Ping qui ont réagi conséquemment par la voix de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, responsable de la communication de leur champion. Comme à chaque élection présidentielle, les deux camps favoris se sont mutuellement accusés de fraude. Depuis lors, les camps des deux candidats favoris se livrent à une bataille de chiffres avec tous les moyens possibles. Malgré le communiqué du ministère de la Défense nationale, diffusé à travers plusieurs médias, invitant les populations à la sérénité et à vaquer librement à leurs occupations quotidiennes, l’atmosphère dans la capitale politique est plus que tendue.
En dépit de cette assurance, de nombreux gabonais craignent des troubles après la présidentielle qui, selon les observateurs de l’Union africaine, s’est déroulée ‘’conformément aux dispositions légales’’, malgré quelques « irrégularité » et « faiblesses ».
Les résultats officiels de ce scrutin à un tour doivent être communiqués dans les toutes prochaines heures.
Aria Starck
publié le 30 Aout 2016