Les observateurs ne se sont pas limités à cette seule exigence. Ils ont dressé une liste d’insuffisances dont beaucoup relèvent de la mauvaise foi. A elle seule, elle permet de conclure au stade actuel, que cette élection est loin d’être transparente et équitable.
Il y a un manque de transparence au niveau des institutions qui sont chargées d’organiser les élections a noté la mission. Ces manquements sont plutôt à mettre à l’actif de la volonté d’organiser un scrutin opaque. C’est ainsi que la mission a noté pour le regretter « que les listes électorales n’étaient toujours pas affichées devant les bureaux de vote » le jour du scrutin. Ce qui n’a pas permis aux électeurs qui n’ont pas pu retirer leurs cartes dans les délais de pouvoir le faire le jour du vote. La mission a noté aussi la mauvaise volonté des autorités du ministère de l’Intérieur de leur communiquer le taux de récupération des cartes d’électeurs. On ne pouvait attendre moins des intéressés tant cette information est capitale pour eux afin de tripatouiller le taux de participation et donc de pouvoir bourrer en toute quiétude les urnes. La mission a enfin noté la mauvaise volonté de la Cour constitutionnelle, qui a rendu le 25 août une décision autorisant tout électeur à pouvoir voter sur présentation d’une carte d’identité même périmée, d’un récépissé voire d’une carte de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs). Or, souligne l’observateur en chef Mariya Gabriel, l’institution de la belle-mère de BOA, s’est bien abstenue de sortir une note qui aurait pu permettre à tous les présidents des bureaux de vote de pouvoir l’appliquer de manière uniforme. Résultat, le jour du vote, chaque président de bureau avait sa propre interprétation. C’est ainsi que beaucoup de citoyens se sont privés de leur droit de vote ce jour-là.
Enfin, les observateurs ont noté que le pouvoir en place n’a pas laissé les autres une portion d’espace publique ou médiatique pour mener leur campagne. BOA a tout simplement tout accaparé. Les espaces d’affichage, le temps d’antenne sur les médias publics, sans oublier qu’il a opportunément placé une « tournée républicaine » à quelques jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale. Ce qui a amené les observateurs à souhaiter une règlementation du financement de la campagne électorale.
Il reste maintenant à BOA de tirer les leçons de cet avertissement en ordonnant à ces sicaires de livrer au peuple le vrai résultat cet après-midi. Sans quoi ces avis qui sont pour l’heure uniquement diplomatiques pourraient se transformer en contraintes pouvant conduire à des sanctions ciblées sur des personnalités du régime, du type gel des avoirs de ces derniers dans les pays occidentaux. BOA a-t-il encore les moyens de se ressaisir ? A lui de trouver comment il veut s’en sortir.
par SYA
publié le 30 Aout 2016