Ali Bongo fait son mea culpa
Alors que notre pays connait depuis le 31 août dernier une crise postélectorale sans précédent, BOA a ainsi décidé de s’adresser, pour la première fois depuis le déclenchement de cette crise, à l’ensemble de la population gabonaise, sur sa chaine préférée Gabon 24, et ce pour balayer d’un revers de la main les fortes accusations qui pèsent sur son régime, soupçonné d’avoir commis des meurtres sur des manifestants, conformément à l’exécution de son plan machiavélique pour un nouveau hold-up électoral.
D’entrée de jeu, il a rappelé à ses concitoyens le dépôt par Jean Ping, qu’il a qualifié de « candidat malheureux », d’un recours devant la Cour constitutionnelle comme si le peuple gabonais n’était pas au fait de l’actualité politique très critique de ces dernières heures. Poursuivant son monologue, BOA, en « candidat heureux« , accuse désormais ses adversaires politiques de tous les maux que vit le Gabon depuis l’annonce de sa « victoire » par le ministre de l’Intérieur. Ne se fondant sur aucune preuve, BOA a décrit les manifestants contre sa victoire controversée comme « des éléments armés, infiltrés et téléguidés » ayant pour « but ultime de semer le chaos » et a invité les gabonais à faire confiance aux institutions. A-t-il oublié que dans la nuit du 31 août dernier, le quartier général de campagne du candidat consensuel de l’opposition, Jean Ping, dont la victoire était évidente depuis plusieurs jours, a été pris d’assaut par des éléments de la garde républicaine qui ont tiré à balles réelles sur des paisibles gabonais? Aucun citoyen digne n’ignore que les Institutions de notre pays sont à la solde des Bongo depuis plusieurs décennies.
Il semblerait que BOA doute encore et toujours de la volonté du peuple à se libérer lui-même de la dynastie des Bongo. Jusqu’à preuve du contraire, les chiffres officiels, communiqués par les gouverneurs de province, démontrent qu’il a été battu à plate couture dans 6 des 9 provinces du pays. Pour un candidat de l’opposition, Jean Ping semble avoir réalisé un raz-de-marée républicain. Marchant désormais sur des œufs, BOA a préféré ne pas nommer ouvertement ceux qu’il accuse. Il les a plutôt décrits comme des « désespérés prêts à tout ». Une vaine tentative qui ne saurait détourner l’opposition de son objectif, celui de faire respecter la voie des urnes. En attendant, le peuple tout entier est en attente du dénouement du contentieux électoral en cours à la Cour constitutionnelle.
Aria Starck
publié le 15 septembre 2016