Depuis l’annonce de la réélection d’Ali Bongo, le 31 août dernier, les réseaux sociaux tels que Facebook, WhatsApp et Viber ont été bloqués. La messagerie, via les différentes sociétés de téléphonie mobile, n’est non plus pas opérationnelle.
Jusqu’à ce jour, l’Agence de régulation des communications électroniques et des postes, Arcep, tout comme les autorités gouvernementales ne fournissent aucune explication quant à cette interruption de la connexion internet, au mépris des droits des citoyens qui utilisent régulièrement cet outil une grande partie de la journée, voire de la nuit.
Les résultats du scrutin présidentiel de 2016 ont été suivis de sérieuses perturbations de la connexion internet. Il est à croire que le régime s’est empressé de « débrancher » le pays. Les abonnés des quatre opérateurs de téléphonie mobile : Airtel, Libertis, Moov et Azur ne parviennent plus à s’envoyer des messages ou à se connecter sur les réseaux sociaux depuis deux semaines.
Nul ne sait ce qui se passe. L’Arcep et le gouvernement ne semblent pas se soucier des désagréments causés quotidiennement aux populations.
Le Gabon est désormais coupé du reste du monde. Alors que, quelques jours avant l’annonce officielle des résultats et le début des émeutes, le Ministère de l’Intérieur avait déclaré qu’aucune coupure des télécommunications ou des réseaux sociaux n’était envisagée. Une situation qui va même à l’encontre de l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Lequel article stipule que « Tout individu a le droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
Ali Bongo, peu soucieux des libertés fondamentales, a compris à quel point les réseaux sociaux peuvent mobiliser les masses. La suspension de ces réseaux est devenue une méthode classique des régimes aux tendances autoritaires. Cette méthode est désormais employée de façon préventive : au Congo-Brazzaville voisin, lors de l’élection présidentielle en mars dernier, toutes les communications avaient été coupées durant le week-end électoral qui a vu Denis Sassou-Nguesso rempiler pour un troisième mandat. Le mois suivant, Idriss Déby Itno appliquait également cette méthode pour se faire réélire dans des conditions controversée
Aria Starck
publié le 14 Septembre 2016