
Le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, UA, envisage déployer des observateurs au Gabon, dans le but d’assister les juges chargés d’arbitrer le scrutin présidentiel du 27 août dernier.
Après le renvoi « sine die » de l’arrivée de la délégation de l’UA au Gabon, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a, dans un communiqué publié le 15 septembre, sur la British Broadcaste corporation, BBC, déclaré avoir demandé à la commission de l’UA d’envoyer des juges électoraux au Gabon pour assister la Cour constitutionnelle dans l’examen du recours déposé le 8 septembre courant par l’opposant Jean Ping. Une déclaration qui risque de causer du trouble dans le camp de Bongo Ondimba Ali, BOA, qui rejette la transparence et la vérité des urnes.
Le Conseil de sécurité de l’UA recommande que les juges électoraux soient sélectionnés parmi d’éminents membres des hautes juridictions africaines francophones. Une injonction qui serait bien venue, vu que la Cour constitutionnelle a perdu toute crédibilité depuis l’élection présidentielle de 1993. Dans son recours, Jean Ping conteste notamment les résultats de la province du Haut-Ogooué, où le chef de l’Etat sortant est crédité par la Cénap de plus de 95 % des voix, avec un taux de participation de 99 %. La Cour constitutionnelle a jusqu’au 23 septembre prochain pour se prononcer sur le recours intenté par Jean Ping.
L’on se souvient qu’au lendemain des émeutes survenues après l’annonce de la réélection très controversée de BOA, l’UA s’était impliquée dans la recherche d’une issue pacifique de la crise. Des médiateurs de l’Union africaine attendus la semaine dernière à Libreville n’y sont plus arrivés pour « des raisons de calendrier », selon le ministre gabonais des Affaires étrangères, Emmanuel Isozet Ngondet. Une mission de haut rang conduite par le chef de l’Etat du Tchad, Idriss Deby Itno, était annoncée à Libreville avant d’être reportée sine die. Aujourd’hui, ce communiqué applaudi par un grand nombre de gabonais semble vouloir imposer à la Cour constitutionnelle de ne lire que le droit. La haute juridiction devra donc impliquer les juges électoraux de l’UA ainsi que les observateurs internationaux, si Marie-Madeleine Mborantsuo, alias « 3M », dont l’image est sérieusement écornée au sein de l’opinion nationale et internationale, tient à redorer son blason.
Aria Starck
publié le 19 Septembre 2016