
Après les violentes manifestations qu’a connues Libreville à la suite de l’annonce officielle, le 31 août dernier, des résultats de l’élection présidentielle 2016, et qui ont conduit à l’arrestation de plus d’un millier de gabonais sur le territoire national, plusieurs familles font des sit-in au palais de justice, à la recherche des leurs, disparus depuis la période allant du 31 août au 1er septembre 2016.
Toute la journée, des dizaines d’hommes et de femmes interpellés sont convoyés vers le palais par camions de police et de gendarmerie pour des auditions. Ils ont été arrêtés dans la rue ou au quartier général de l’opposant Jean Ping, dès le déclenchement des violences. A tour de rôle, ils sollicitent en vain des informations pour localiser leurs enfants ou leurs proches portés disparus.
Dans le but d’aider les familles attristées, une coalition d’ONG qui s’occupent de la défense des droits de l’homme et de la démocratie a décidé de mettre sur pied un comité de crise à Libreville. « Des personnes ont perdu des parents ; d’autres ont perdu des enfants. Nous sommes en train d’analyser la situation pour avoir toutes les informations nécessaires », explique Marc Ona Essangui, président de l’organisation Brainforest qui abrite le comité de crise. Les conditions de détention des nombreux manifestants préoccupent l’ordre des avocats, qui s’inquiète des violations des procédures judiciaires.
Aucun avocat n’a été sollicité pour défendre les personnes accusées d’avoir participé aux pillages des commerces, à la destruction des biens d’autrui, aux violences, etc., et détenues par la police ou la gendarmerie.
A ce jour, plus de 70 manifestants ont déjà été incarcérés pour troubles à l’ordre public et à la tranquillité, selon une source judiciaire proche du dossier.
Aria StarcK
publié le 15 Septembre 2016