« Nous attendons juste que la Cour constitutionnelle dise le droit et seulement le droit en restituant la vérité des urnes ». Cette phrase revient dans les rues de Libreville. Tout le monde attend anxieusement, à l’occasion du contentieux électoral, le rendu de la Cour constitutionnelle qui a jusqu’au 23 du mois en cours pour examiner les différents recours qui y ont été introduits et rendre son verdict. Dans cette attente, la vie semble suspendue à Libreville, une atmosphère morose y règne. Dans les rues de la « ville des esclaves libérés », le calme demeure précaire. Si la circulation automobile a quasiment repris dans certaines artères, de nombreuses rues secondaires demeurent quant à elles vides.
Les rues de la capitale gabonaise sont quadrillées par d’importants dispositifs militaires de troisième catégorie lourdement armés. Les capitales de l’arrière-pays viennent d’ailleurs d’être renforcées de plusieurs contingents militaires. Les escadrons de la mort sillonnent toujours la capitale gabonaise et ses environs. Sur les visages se lit un mélange d’expression de détermination et de crainte des jours à venir. Même dans les principaux marchés de la capitale, dont le plus grand, Mont-Bouêt, ce n’est pas l’ambiance des grands jours.
L’aéroport international Léon Mba de Libreville, ADL, continue d’enregistrer quotidiennement des pics de réservation et d’embarquement de centaines d’expatriés sur des vols au départ de la capitale gabonaise. A la gare ferroviaire de la Setrag d’Owendo, où le flux de voyageurs est constant, la vente des billets de train à destination de Franceville/Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, est désormais suspendue jusqu’à la fin du mois de septembre 2016. Sur les routes, les convois des Librevillois en direction de l’intérieur du pays continuent de déferler.
Craignant le pire, du fait de l’extrême violence enregistrée sur l’ensemble du territoire national lors des premiers heurts postélectoraux, et des difficultés rencontrées pour s’approvisionner notamment en produits de première nécessité, les Gabonais ne cessent de faire des emplettes en quantité. Dans quelques jours, il risque d’être difficile de s’approvisionner en vivres.
Markky EDZANG ZUE
publié le 15 Septembre 2016