LES GERMES DE LA GUERRE ETHNIQUE

Posté le 22 Sep 2016
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gabon-ethnicity1« A trop tirer sur la corde, elle finit par rompre », dit un vieil adage. Et pour cause, le sieur Serge Mikoto et dame Dumond-Beghi, respectivement beau-frère et avocat de Bongo Ondimba Ali, alias BOA, ont argué sur les plateaux des médias français que « la victoire d’Ali Bongo avec un score de 99,93% dans le Haut-Ogooué, sa province natale, tient au fait que les altogovéens n’ont pas digéré le rejet de leur fils par les autres communautés ethniques du Gabon qui remettent en cause sa filiation et par ricochet sa nationalité». Ou encore, des pyromanes du genre Brice Laccruche Alihanga qui nargue les Gabonais des autres contrées du pays en organisant une marche de soutien des ressortissants du Haut-Ogooué à BOA le mercredi 14 septembre dernier au quartier Pont-d’Akébé, 3ème arrondissement de Libreville. On plante ainsi les germes de la violence ethnique. Car il apparaît clair que les autres communautés ethniques du pays vont se braquer contre celles du Haut-Ogooué. Cette province devenue « variable d’ajustement des résultats » de BOA à chaque élection présidentielle.

Comment peut-on prétendre n’avoir ni déclenché ni entretenu la violence postélectorale que le Gabon connaît depuis quelques semaines? En effet, dans un entretien accordé à l’AFP le 09 septembre dernier, BOA dit n’avoir « pas exercé ni déclenché la violence », voulant ainsi rejeter l’entière responsabilité sur Jean Ping. Pourtant, la situation que traverse le Gabon incombe au seul BOA qui a la fâcheuse manie de jouer au pyromane-pompier. La conséquence est la peur que vivent, depuis lors, les ressortissants du Haut-Ogooué installés dans certains quartiers populaires de Libreville, Port-Gentil et dans d’autres localités de l’arrière-pays. Ainsi, il est devenu très dangereux de se montrer dans la rue vêtu d’un tee-shirt estampillé « Ali », d’écouter une chanson de Patience Dabany ou tout simplement de parler du PDG. D’aucuns, dans les quartiers, en sont venus à renier leur appartenance à l’ethnie Téké.

Markky EDZANG NZUE

publié le 22 Septembre 2016

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