
Pour avoir évoqué la mort de 212 gabonais lors de l’attaque le 31 août dernier du quartier général de campagne de Jean Ping par la Garde républicaine, GR, le Conseil national de la communication, CNC, a sanctionné l’hebdomadaire Le Mbandja.
L’autorité nationale de régulation des médias, inféodée au régime de Bongo Ondimba Ali, BOA, a décidé, le 22 septembre dernier, de suspendre pour un mois l’hebdomadaire Le Mbandja, suite à la publication du n°370 paru deux jours plus tôt. Il est reproché au journal d’avoir « incité au soulèvement populaire contre le président Ali Bongo ». L’article publié le 20 septembre dernier par Le Mbandja ayant pour titre : « Crise post-électorale : un officier de la GR charge Ali Bongo », qui n’a pas été vu d’un bon œil par le régime de BOA, est cause de cette suspension. Cet article a été sanctionné par « le père fouettard » des médias gabonais, sous prétexte de la violation des articles 28 et 31 du Code de la communication.
Pourtant, la source et l’auteur des propos, qui ne sont visiblement pas au goût des émergents, sont cités dans l’article incriminé. Le colonel de la GR, interrogé, évoquait un charnier au « tractopelle » et le carnage humain perpétré par l’armée gabonaise, lors de l’attaque du quartier général de campagne de l’opposant Jean Ping.
La source évoquait le bilan lourd de 212 morts que la GR aurait enterrés dans des fosses creusées à l’aide de tractopelles à la Cité de la Démocratie et d’autres corps que les autorités gabonaises auraient dissimulées dans des morgues, notamment celle de Casep-Ga qui a aussitôt été interdite aux médias, puis aux familles cherchant leurs membres portés disparus depuis la nuit du 31 août 2016.
Pour le CNC, « de telles insinuations sont inexactes, mensongères et injurieuses », alors que son patron a omis d’indiquer les éléments de preuve lui ayant permis de récuser les « insinuations » du Mbandja.
L’institution de « régulation » des médias vient de prendre, pour la énième fois, des sanctions contre l’hebdomadaire Le Mbandja, jugé « trop proche de l’opposition ». Récemment, il a été frappé par une suspension de trois mois par ladite institution.
Shekina Okoue
publié le 28 Septembre 2016