Reporters sans Frontières répond à Alain-Claude Bilie-By-Nzé

Reporters sans frontières, RSF, organisation non gouvernementale internationale reconnue d’utilité publique en France et basée à Paris, assurant la promotion et la défense de la liberté d’informer et d’être informé partout dans le monde, a tenu à répondre à Alain-Claude Bilie-By-Nzé, qui a accusé l’organisation de passer sous silence des exactions dont se serait rendu coupable l’opposition, contre un média pro gouvernemental, l’Union. L’ONG a tenu à rappeler au porte-parole de Bongo Ondimba Ali, alias BOA, qu’elle condamne, sans parti pris, toutes les attaques contre les médias et les journalistes, et invite le gouvernement gabonais à ne pas empêcher le libre accès à l’information.

Le Secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, s’est montré ferme : «RSF défend l’ensemble des médias et des journalistes, indépendamment de leur appartenance politique, dès lors qu’ils sont victimes d’exactions». L’ONG rappelle d’ailleurs qu’elle avait fermement condamné dès le 31 août 2016 les attaques dont avaient été victimes plusieurs médias gabonais. De même que, le 1er septembre, l’organisation avait exhorté les autorités gabonaises à protéger les médias et à garantir un accès libre à l’information. Des recommandations qui sont restées visiblement sourdes aux oreilles de BOA et ses sbires, qui ont procédé au refoulement de certains journalistes français à l’aéroport de Libreville ces dernières semaines.
Si RSF déplore les attaques des médias publics comme ceux de l’opposition, l’ONG affirme continuer de surveiller de près l’évolution de la situation au Gabon. «Il est essentiel de proscrire toute entrave à l’exercice du journalisme», a réclamé Christophe Deloire, regrettant le refoulement à la frontière du journaliste du Monde Diplomatique, Olivier Piot, le 10 septembre dernier à l’aéroport de Libreville. Pour lui, cette attitude est «symptomatique d’un verrouillage de l’information orchestré par les autorités. «Sur quels critères, certains journalistes peuvent-ils se rendre au Gabon, tandis que d’autres en sont empêchés?», s’est-il interrogé. RSF s’étonne, vu la situation critique que traverse le Gabon, que ces violences à l’endroit des médias n’aient pas fait l’objet de condamnation officielle, à l’instar de l’agression du journaliste de Gabon Télévision, Jean Raoul Mbadinga, le 09 septembre dernier au quartier général du candidat consensuel de l’opposition, Jean Ping, probablement vainqueur de l’élection présidentielle du 27 août 2016.

Pour rappel, l’ancien repris de justice, Alain-Claude Bilie-By-Nzé , avait accusé, le 8 septembre courant, Reporters sans frontières de passer sous silence la tentative de prise d’assaut de Gabon Télévision et l’incendie du quotidien l’Union par des manifestants le 31 août dernier, suite à l’annonce officielle de la réélection très controversée de BOA.

Aria starck

publié le 16 Septembre 2016