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La rentrée des classes pourrait avoir lieu le 7 octobre prochain. Il s’agit là des conversations de couloir au Ministère de l’Education nationale. Mais pour la Convention nationale des syndicats de l’éducation, Conasysed, qui juge la décision précipitée, elle a conditionné cette nouvelle rentrée scolaire à la relaxe des leaders du mouvement Dynamique unitaire et le payement des arriérés de prime et de vacation.
Le ministre Florentin Moussavou, en charge de l’Education nationale, entend, sans doute, la menace de grève martelée par la Conasysed qui exige la satisfaction de tous les points de revendication qu’il connait d’ailleurs très bien. Au ministère de l’Education nationale, l’heure est aux préparatifs de la prochaine rentrée scolaire, en attendant la formation du nouveau gouvernement. Ainsi, des commissions s’activent afin de publier les nominations des chefs d’établissement du premier et second degré. Il en est de même pour l’orientation des jeunes apprenants ayant obtenu l’examen d’entrée en classe de 6ème, dans les collèges et lycées proches de leurs habitations respectives. Autre volet ausculté par les commissions.
Il faut dire qu’avec les émeutes qui ont éclaté ici et là, au lendemain des résultats provisoires truqués de la dernière élection présidentielle et confirmés par la Cour constitutionnelle, le climat sociopolitique actuel n’offre pas une reprise sereine des cours. Les enseignants ne disent-ils pas ouvertement que Jean Ping est le Président élu de la République Gabonaise et qu’Ali Bongo Ondimba est le Président désigné, de cette même République, par la Cour constitutionnelle dirigée par l’une des nombreuses maîtresses d’Omar Bongo? On se passera d’énumérer les enlèvements et tentative d’assassinat des personnalités politiques, des activistes et même des jeunes partisans de Jean Ping qui font la Une de la presse nationale. Et même si Ali Bongo Ondimba, proclamé honteusement Président de la République par la Cour constitutionnelle, s’est empressé de prêter allègrement serment, alors que de nombreuses familles gabonaises n’ont pas encore retrouvé ou organisé les funérailles de leurs parents tombés sous les balles des « Tontons Macoutes » du fils adoptif d’Omar Bongo. Dans ce calme apparent, la psychose est telle que les parents sont dubitatifs à l’idée d’envoyer leur progéniture à l’école. Egale à elle-même, la Conasysed avait déjà pondu un communiqué datant du 23 septembre 2016, pour remettre justement au goût du jour les nombreuses revendications restées en suspens et qui rattrapent maintenant le ministre de l’Education nationale.
Rappelons, pour la énième fois, que le cahier des charges est resté le même dans ses grandes articulations que sont : le non-paiement intégral de la prime d’incitation à la performance du deuxième trimestre 2015 ; l’organisation du concours professionnel d’entrée à l’Ecole normale supérieure, ENS ; la restitution aux enseignants des bons de caisse de plusieurs mois : de mars 2015 à août 2015; le non-paiement des omissions de la prime d’incitation à la fonction enseignante, Pife, de 2015 ; et, la régularisation définitive des situations administratives des enseignants du pré-primaire, du primaire, du secondaire ainsi que de l’enseignement normal. Avec autant de revendications à satisfaire dans l’immédiat, le futur ministre de l’Education nationale recevra, sans doute, des applaudissements chaleureux de la part des enseignants, car il aura le mérite d’accepter une patate chaude !
Nedjma leMonde
publié le 29 Septembre 2016
