Résultats controversés d’une enquête sur la filiation d’Ali Bongo selon l’opposition

Ali-Bongo-sur-la-1re-rangee-le-2e-en-partant-de-la-gauche_
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Alors que la Cour constitutionnelle gabonaise est invitée, sous la pression du peuple depuis le dépôt des recours des deux camps, Bongo et Ping, à dire le droit et rien d’autre, dans le même temps, la polémique sur la filiation d’Ali Bongo, président sortant, rebondit à travers une enquête publiée le 15 septembre dernier par un quotidien français, Midi Libre. En effet, ce quotidien a publié de nouvelles informations selon lesquelles Ali Bongo Ondimba, arrivé à Alès en 1965, un endroit paisible, sans doute pour être protégé du coup d’Etat de 1964, était élève à l’école publique des garçons du Plan de cette ville, dans le Gard, département français situé dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, en France.

Sur les ondes de la Radio française internationale, RFI, Caroline Froelig a expliqué sa démarche « J’ai d’abord retrouvé des camarades de classe de celui qui s’appelait à l’époque Alain Bongo, la famille s’étant convertie à l’Islam en 1973, et les photos que j’ai retrouvées datent de 1965-1966 (…). Ses « petits copains » se souviennent très bien de lui. C’était un petit peu particulier pour eux puisqu’il leur expliquait que son papa était vice-président du Gabon. Tous ne le croyaient pas d’ailleurs à l’époque. » Pour donner du crédit à sa thèse, la journaliste ajoute avoir « multiplié des témoignages » et « recouper les informations entre les différentes déclarations ». Des informations qui viennent sans doute relancer le débat sur la question des origines de Bongo Ondimba Ali, BOA. Mieux encore, cette enquête vient confronter la thèse de Pierre Péan, autre journaliste français, selon laquelle BOA serait un enfant nigérian adopté pendant la guerre du Biafra. Une information capitale et d’ailleurs mise en avant par les opposants gabonais, pour empêcher la candidature de BOA à l’élection présidentielle du 27 août dernier. D’autant plus que la constitution de la République Gabonaise ne permet qu’aux seuls gabonais de naissance d’être candidats à l’élection présidentielle, ainsi qu’aux membres d’une descendance ayant acquis la nationalité gabonaise et ayant demeuré au Gabon sans discontinuité à partir de la quatrième génération.

En clair, l’enquête de Caroline Froelig conduirait à infirmer, dans son intégralité, la thèse de l’adoption de BOA pendant la guerre du Biafra (1967-1970), puisqu’il est arrivé sur le territoire français en 1965. Cependant, au Gabon, des réactions affluent des camps de la majorité et de l’opposition. Pour la pipelette du gouvernement émergent sortant, Alain Claude Bilie-by-Nze, il n’a pas hésité de saluer ce « chef-d’œuvre » et a déclaré sur RFI que « cette enquête vient confirmer ce que le clan Bongo avait toujours dit ». Et, pour la classe politique opposée à BOA, ces nouvelles révélations sur sa filiation ne sont pas, en quelque sorte, dignes d’intérêt vu le débat actuel qui porte sur le hold-up électoral en gestation. Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, responsable de la communication de Jean Ping, a d’ailleurs laissé entendre que ce qui compte aujourd’hui, ce n’est plus ce débat mais plutôt la réalité des suffrages exprimés le 27 août dernier. Trêve donc de diversion !

Nedjma leMonde