La « traitrise » déjà connue de ceux qui se réclament héritiers politiques de Pierre Mamboundou et qui ne cessent de salir la mémoire de cet homme radical et intègre a plané sur le 5ème anniversaire du décès de ce dernier. On se souviendra que suite à sa disparition, une guerre fratricide opposa ses héritiers hypothétiques, virtuels ou autoproclamés. Certains avaient alors cru bon de jouer de leur proximité avec sa parentèle pour s’arroger le leadership de l’Union du Peuple Gabonais, UPG, formation politique qu’il créa le 14 juillet 1989. D’autres proclamaient leur proximité idéologique avec lui pour parvenir à leurs fins. Résultat des courses : des scissions en cascade et un net recul pour l’UPG.
Aujourd’hui, l’UPG est fractionnée en trois tendances politiques. D’abord, l’aile dite légaliste de Mathieu Nziengui Mboumba, qui se réclame d’une «opposition républicaine et responsable». Ensuite, la tendance dite loyaliste de Jean de Dieu Moukagni Iwangou, qui revendique un ancrage dans l’opposition dure et affirme lutter pour la promotion de l’Etat de droit au Gabon. Enfin, l’aile dissidente dirigée par Bruno Ben Moubamba qui dit combattre la «sorcellerie politique». Cette aile s’est muée le week-end dernier en parti politique à part entière : Alliance pour le changement et le renouveau, ACR. « Ce label nous rappellera la dernière veste politique revêtue par le regretté Pierre Mamboundou Mamboundou en 2009 », dixit Bruno Ben Moubamba, le seul vice-premier ministre de l’équipe Emmanuel Issoze Ngondet I.
Le pauvre Pierre Mamboundou doit se retourner au fond de sa tombe en voyant ce triste spectacle offert par ceux qui se sont autoproclamés héritiers du défunt.
Le charismatique opposant gabonais, décédé le 15 octobre 2011 des suites d’une courte maladie à l’âge de 65 ans, a été sans aucun doute l’un des opposants les plus emblématiques de l’ère multipartite.
Triste célébration pour ce grand homme arrivé trois fois second aux élections présidentielles (1998, 2005 et 2009) sous le régime Bongo connu pour la fraude. L’ancien député et maire de Ndendé, son bastion politique, est l’initiateur de la loi sur la biométrie.
Shekina O.
publié le 18 Octobre 2016