
Intitulé « Les violences du pouvoir gabonais contre les populations civiles lors des manifestations postélectorales du 31 août au 02 septembre 2016 », ce rapport préliminaire qui tient sur 34 pages retrace une comptabilité macabre et présente une série d’images de ces derniers dans les morgues ou partout ailleurs.
Pour les membres de la société civile, ce sont la validation de la candidature de Bongo Ondimba Ali, alias BOA, et les résultats tronqués de l’élection présidentielle qui ont mis le feu aux poudres.
Ce rapport dévoile une liste comportant vingt sept noms alors que l’information officielle du gouvernement du professeur Daniel Ona Ondo annonçait moins de sept morts. Ce sont, provisoirement, plus d’une trentaine de compatriotes qui ont trouvé la mort lors de cette crise postélectorale.
Ce rapport préliminaire ne prend en compte que les crimes perpétrés à Libreville, la société civile se réservant le droit de poursuivre le travail sur toute l’étendue du territoire national. La participation des pompes funèbres et des hôpitaux est vivement sollicitée pour mener à bien la finalisation de ce travail. « Nous dressons à ce stade un bilan provisoire des violences postélectorales du 31 août au 4 septembre 2016 au niveau de Libreville uniquement. Dans ce bilan provisoire, nous parlerons surtout des personnes blesées ou victimes des violences et des morts que nous avons identifiés pour le moment », précisent les auteurs de ce rapport.
Face à de nombreux autres témoignages qui font état de torture, d’arrestation et de décès, la société civile interpelle la communauté internationale : « Il est donc urgent que la communauté internationale réagisse afin d’abréger les souffrances des populations totalement impuissantes face à cette escalade de violences entretenue par le pouvoir en place. Nous réitérons la demande pressante d’une commission d’enquête internationale sur les violences postélectorales à l’échelle du Gabon. Nous invitons les principales organisations institutionnelles ou non de défense des droits de l’Homme à se pencher rapidement sur le cas de notre pays. Nous demandons que des mesures fortes soient prises à l’encontre du régime gabonais et que la Cour pénale internationale, Cpi, se saisisse du dossier Gabon. Dans l’esprit de l’ensemble du peuple gabonais, les récentes violences postélectorales constituent des crimes contre l’humanité ».
Shekina O.
publié le 14 Octobre 2016