Sentant manifestement que l’assistance ne partageait pas son point de vue, René Ndemezo’Obiang a alors voulu clarifier sa position. Tout en profitant de l’occasion pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes injustement détenues, de même que la mise en place d’une Commission d’enquête indépendante chargée de faire toute la lumière et d’établir les responsabilités lors des évènements tragiques qui ont secoué notre pays, à la suite de l’annonce par le Ministre de l’Intérieur, des résultats frauduleux et contestés de la récente élection présidentielle.
Pour René Ndemezo’Obiang, à la suite du verdict rendu le 23 septembre dernier par la Cour constitutionnelle, dont les décisions, nous le savons, ne sont pas susceptibles de recours, les élections présidentielles 2016 sont terminées. Prenant donc acte de la décision de la Haute juridiction, le président de DN invite-t-il l’ensemble des forces vives de la nation à rechercher et explorer toutes les pistes qui permettent au Parti, ainsi qu’à l’ensemble des forces démocratiques de notre pays, de se tourner vers l’avenir et de mieux s’y préparer. « J’invite donc tous, dirigeants, militants et sympathisants à reprendre le chemin du siège du Parti, à poursuivre avec encore plus d’abnégation, le long et patient travail d’implantation de DN à travers le territoire national et à entamer ainsi, la préparation des échéances électorales à venir. Parallèlement, le Parti doit poursuivre sa réflexion et prendre fermement position face à la situation postélectorale actuelle ».
Le président de DN dit ne pas partager l’assertion selon laquelle toute idée de discussion, de négociation, ou de recherche de compromis avec la partie adversaire doit être assimilée à une compromission politique voire une trahison. Aussi, face aux difficultés de l’heure, conclu-t-il, « j’invite tous les patriotes, tous les démocrates et singulièrement tous les militants de DN à garder la tête froide, à explorer, sans en négliger aucune, toutes les voix permettant à notre pays de sortir de l’impasse, en privilégiant la voix du dialogue et de la réconciliation des gabonais et des gabonaises. Oui donc au dialogue, mais pas pour se faire happer ou acheter ».
Un point que ne semblent pas partager bon nombre de militants et sympathisants de DN : « Avec qui va-t-on dialoguer ? Avec un type aux mains sales ? Non ! D’abord, parce que accepter de dialoguer équivaut à reconnaître BOA comme Président de la République ; ce qui n’est pas le cas. Ensuite, on ne peut pas dialoguer avec un type qui a le sang des centaines de victimes innocentes sur les mains. Ali Bongo a massacré des gens. Sa place est à la CPI, pas à une table de négociation! ». En plus des militants et sympathisants de son parti, René Ndemezo’Obiang risque également de se mettre ses pairs de l’opposition à dos.
Markky EDZANG ZUE
publié le 7 Octobre 2016