Deuil national globalement suivi à Libreville

14604835_711102952377245_5596905950490307850_nEn dépit des mesures d’intimidation et autres menaces proférées par le pouvoir inique sortant et sorti de Bongo Ondimba Ali, alias BOA, la journée de deuil national décrétée par le président élu Jean Ping a été globalement suivie à Libreville. De Sotéga à Cocotiers, du Boulevard Triomphal à Louis, de l’Aéroport international Léon Mba au PK 12, le mot d’ordre du natif d’Omboué, province de l’Ogooué Maritime, a été observé. Nonobstant quelques commerces qui ont tout de même ouvert ici et là, force a été de constater que les Gabonais, dans leur grande majorité, sont restés chez eux. Un silence de cimetière pesait, tout au long de cette journée, sur la capitale gabonaise. Du Centre-ville aux quartiers défavorisés, en passant par les quartiers huppés. Respectant le mot d’ordre, de nombreux Gabonais n’ont pas quitté leurs domiciles, se sont recueillis et ont médité sur l’avenir de leur pays qui traverse une période de forte turbulence depuis le 31 août dernier.

14517371_711103015710572_8118317717628739780_nLes administrations ont refusé de suivre la consigne qui consiste à mettre tous les drapeaux en berne en pareille circonstance. Un acte qui prouve que BOA et ses affidés émergents n’ont que faire du malheur qui accable les Gabonais depuis l’annonce des résultats provisoires de la dernière élection présidentielle. Une note de service a d’ailleurs été pondue dans bon nombre d’administrations concentrées et déconcentrées de la capitale. Note de service sommant tous les agents publics à être présents à leurs différents postes de travail le jeudi 6 octobre dernier, sous peine de sanctions allant jusqu’au non-paiement du salaire de ce mois d’octobre 2016. Injonction que beaucoup de compatriotes ont refusé de respecter : « Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. De toute façon, nous ne nous reconnaissons pas dans ce pouvoir inique. Notre président, c’est Jean Ping, pas BOA ! Jean Ping a décrété une journée de deuil national. Nous respectons et suivons à la lettre le mot d’ordre du président élu ».

14522838_711103079043899_4292422413302364137_nPour rappel, et comme l’explique le site de recherche Wikipédia, un deuil national est une journée dont le gouvernement d’un pays décide officiellement qu’elle sera marquée par le deuil et le respect de la mémoire d’un ou plusieurs morts, auprès de l’opinion publique de ce pays. Il s’agit des personnes ayant accompli des actes reconnus comme héroïques, les victimes d’un acte de barbarie ou d’une catastrophe naturelle, etc. Pour cela, un instant de recueillement est convoqué. Ces commémorations (drapeaux en berne, minutes de silence, etc.) peuvent être accompagnées d’obsèques nationales, notamment lorsqu’il est question du décès de personnes héroïques ou de personnalités ayant exercé un rôle moral, politique ou social important dans le pays. Le deuil national se traduit parfois par des fêtes célébrées, à chaque date anniversaire, en commémoration de la mort ou des obsèques de certaines personnes.

En décidant de braver le pouvoir émergent de BOA pour suivre la consigne de Jean Ping, les Gabonais viennent en nombre d’exprimer, encore une fois de plus et à la face du monde qu’ils n’ont de président de la République que Jean Ping. Une leçon que devraient méditer les émergents, une minorité agissante. Mais encore, leur faut-il, pour cela, avoir une conscience.

Markky EDZANG ZUE

publié le 7 Octobre 2016>