Insalubrité : Grogne à Averda

2110-10956-averda-gabon-annonce-la-reprise-des-activites-collecte-et-de-ramassage-d-ordures-menageres_lBruit de grève à Averda, la situation est consécutive au non-paiement, depuis deux mois déjà, août et septembre 2016, des salaires des employés de cette entreprise de collecte et traitement d’ordures ménagères créée sur les cendres de la défunte Société de valorisation des ordures ménagères, Sovog. Sans explication aucune, la direction générale de cette entreprise ayant choisi de se murer derrière un silence assourdissant. Mais, selon des sources proches de ladite direction, le manque de fonds est à l’origine de cette situation: « Les caisses de l’entreprise ont été siphonnées au profit de la présidence de la République dans le cadre de la campagne électorale comptant pour l’élection présidentielle du 27 août dernier. Nous attendons, depuis lors, un retour d’ascenseur de qui de droit ». Des informations qui ne sont pas de nature à rassurer les employés d’Averda qui s’expliquent, du reste, très mal que les besoins de leurs familles aient ainsi été sacrifiés au profit de la campagne de Bongo Ondimba Ali, alias BOA. Conséquence : la capitale gabonaise et ses environs ploient sous le poids de l’insalubrité. Les agents d’Averda ayant décidé de ne plus assurer que le strict service minimum. Or, la ville de Libreville produit à elle seule entre 400 et 500 tonnes d’ordures ménagères par jour. C’est dire à quel point il y a urgence.

Pour rappel, Averda est une multinationale libanaise spécialisée dans la collecte des ordures qui a débuté ses activités au Liban en 1993. Elle opère actuellement dans 14 pays au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique. Dans ce dernier continent, outre le Gabon, l’entreprise est présente au Maroc et en Angola. Depuis le lancement des activités de la multinationale libanaise au Gabon, ses agents observent des mouvements d’humeur selon une fréquence presque régulière. En effet, l’on se souvient qu’en mars 2015 déjà, Averda a connu son premier mouvement d’humeur: les agents avaient réclamé une couverture médicale ainsi que le paiement des heures supplémentaires et des primes de divers ordres. Une quinzaine d’agents avaient alors décidé d’arrêter le travail.

S’agissant de la grogne actuelle, le vice-directeur chargé des projets à Averda, Elie Dakhlallah, a balayé du revers de la main toutes les revendications, se contentant d’indiquer que les primes du mois de février 2015, à l’origine de cette grève, avaient bel et bien été payées. Ainsi, brandissant des documents comptables à l’appui, il ajouté que la contestation des employés était davantage due à une ignorance des clauses du contrat les liant à la société qu’à un quelconque dysfonctionnement. La donne est toute autre aujourd’hui. Ce qui explique sans doute l’attitude alanguie de la direction générale de cette entreprise.
Affaire à suivre.

Markky EDZANG ZUE

publié le 24 Octtobre 2016