Journée de recueillement suivie dans le 6éme arrondissement

Posté le 11 Oct 2016
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Les jeunes de Nzeng Ayong en veillée de recueillement

Les jeunes de Nzeng Ayong en veillée de recueillement

Journée plutôt morose dans la capitale gabonaise le jeudi 6 octobre courant, et pour cause le recueillement des gabonais décrétée par jean Ping, le président élu des gabonais, en mémoire des concitoyens tombés sous les balles de la milice d’Ali Bongo. Dans le 6e arrondissement, l’un des foyers de résistance de la crise postélectorale survenue au lendemain de la réélection problématique de BOA, le quotidien est resté habituel mais sans trop d’engouement. Par exemple la mairie, les succursales d’entreprise, le marché et les petits commerces de proximité étaient rompus à leur tache, prêts à recevoir les usagers. Interrogés sur la question, certains travailleurs disent commémorer en ayant une pensée pieuse mais tout en vacant a leur occupation.

Même si la date du jeudi 6 octobre n’a pas été notifiée officiellement jour férié, nombreux sont ces patriotes qui ont bravés la sanction dans leurs lieux de travail, en restant chez eux. Des transports en commun désemplis, stationnés le long de la barrière du stade jouxtant, le marché de Nzeng Ayong, signe que les gabonais ont répondu favorablement à cette journée consacrée au recueillement. Jusqu’à une certaine heure de la matinée, les artères du plus grand quartier de Libreville étaient quasiment vides. Un trafic routier pour le moins timide n’invitait pas à mettre le nez dehors.

Dans cette atmosphère lourde, nous faisons le choix de sillonner. En passant par le carrefour Gaboprix de Nzeng Ayong où les escadrons de la mort avait froidement abattu Axel Messa Messa, un jeune homme d’une vingtaine d’année, juste devant chez lui. A cet endroit précis, sa famille biologique soutenue par le reste du quartier, a voulu marqué cette journée. Un autel de fortune au couleur du drapeau gabonais a été érigé pour la circonstance, afin que tout citoyens meurtri dans sa chair et son esprit devant l’atrocité des violences qui ont été perpétrées sur le peuple gabonais au nom de la liberté, puissent se recueillir en déposant un lampion ou simplement un mot de compassion. Quelques minutes passées là, nous contraignent à vivre cette ambiance empreint d’émotion. Les riverains se ressassaient encore des circonstances de cette assassinat odieux, et souhaite que le Gabon soit enfin un pays libre et démocratique. Bref la lutte continue !

Dans les profondeurs du 6e arrondissement, plus d’une vingtaine de jeunes tout de noir vêtus, et tenant des bougies, ont marché dans la zone dit « nze bere koum » aux environs de 21heures, bien loin de la principale voie brouillant. Et devant des eternels spectateurs de leur histoire, ils ont battu la terre rouge de ce petit coin perdu en brandissant des noms de morts tombés au combat. Minute de silence, assortis de prière…Tout un cérémonial pensé par une jeunesse « sacrée » décidée à véritablement résister.

Rappelons que la journée de recueillement observée par les gabonais, doit être perçue comme une résistance pacifique contre le pouvoir mafieux, qui a volé et confisqué la victoire du peuple gabonais. C’est donc en mémoire des gabonais morts sous les balles, handicapés à vie, emprisonnes arbitrairement, kidnappés et ceux contraint à l’exil, que le jeudi 6 octobre dernier aura été pour ces martyrs une consolation et une fierté.

Nedjma leMonde

publié le 9 Octobre 2016

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