L’appel au recueillement lancé par Jean Ping suivi par les populations d’Owendo et la diaspora

Voie express menant à Glass. Aucune affluence pour un jour ouvrable.
Voie express menant à Glass. Aucune affluence pour un jour ouvrable.
Voie express menant à Glass. Aucune affluence pour un jour ouvrable.[/caption]Suite aux centaines de morts enregistrées lors des violences postélectorales, Jean Ping, président élu des gabonais, a appelé le peuple à observer, le jeudi 06 octobre dernier, une journée de recueillement en mémoire des compatriotes qui ont donné de leur vie pour la libération du Gabon. Une journée de deuil quasiment respectée par les populations des communes de Libreville et d’Owendo.

Alors que le gouvernement a lancé des menaces tous azimuts aux fonctionnaires qui manqueraient à leurs lieux de service le jeudi 6 octobre courant, l’appel lancé par le président élu Jean Ping a eu un écho favorable, contrairement à ce que s’attendait le camp de Bongo Ondimba Ali, alias BOA. Afin de rendre hommage aux disparus et exprimer la compassion aux familles endeuillées, Jean Ping a donc invité les Gabonais à rester chez eux la journée du 06 octobre 2016. Une journée relayée par les médias et révérée en nombre sur le territoire national et parmi la diaspora gabonaise.

Les jeunes en veillée de recueillement[/caption]La journée de « deuil » a donc été honorée par une grande partie de la population. La majorité des administrations publiques et privées ont vu une grande partie du personnel manquer à l’appel ce jour. Du Trésor public d’Owendo à la Mairie d’Owendo, où les reporters d’echosdunord.com se sont rendus, plusieurs bureaux étaient vides. « Plusieurs agents ne sont pas venus aujourd’hui, surement à cause de cette histoire de deuil », a signalé un responsable de la Mairie d’Owendo. Dans le privé, plus de 60% des agents n’ont pas travaillé, a relayé notre confrère RFI.
Autre constat, les rues avaient l’aspect d’une ville morte et très peu étaient animées pour un jour ouvrable. Pour les chauffeurs de taxi, ce jeudi est un jour triste : « Il n y a pas de clients aujourd’hui, pourtant on a dit qu’il n’y a pas de deuil ». Les habitants du quartier Lalala sont restés chez eux. Ce dernier s’est véritablement animé vers le début de la soirée.

Les gabonais de France dans le recueillement
Les gabonais de France dans le recueillement
Les Gabonais de la diaspora ont tenu quant à eux à le faire dans les différentes repré- sentations diplomatiques du Gabon, pour pleurer, se remémorer en chœur les tristes souvenances des massacres perpétrés sur le peuple désarmé lors des émeutes qui ont déclenché après l’annonce des résultats provisoires de l’élec- tion présidentielle du 27 août par le ministre de l’intérieur Pacôme Moubelet Boubeya.

Le mouvement suivi à Lalala
Le mouvement suivi à Lalala
Sur les réseaux sociaux, la journée de recueillement s’est bien fait ressentir. « internautes endeuillés » ont inondé la toile de messages d’encouragement et de sollicitude, tout le long de la journée, vis-à-vis des familles éplorées. « Nous n’oublierons pas nos morts pour un Gabon libre, un Gabon meilleur. 2009 ne sera pas 2016 !», pouvait-on lire sur la toile. Des jeunes de la zone d’Akounam ont tenu à marquer cette journée de deuil en organisant une veillée de recueillement dès 22heures pour rendre hommages aux gabonais, amis et connaissances disparus.

Le mouvement suivi à Lalala[/caption]Plusieurs semaines après la fin des violences, le pouvoir en place continue à parler de quatre morts parmi les civils, et d’une centaine de blessés appartenant aux forces de l’ordre. Le camp Ping, quant à lui, a, à plusieurs reprises, attiré l’attention de la communauté internationale sur le décès d’une centaine de compatriotes dénombrés avec une cinquantaine de blessés graves.

Shekina O.

publié le 7 Octobre 2016