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Les fonctionnaires gabonais malmenés par un gouvernement amateur

Les fonctionnaires gabonais malmenés par un gouvernement amateur

Des fonctionnaires devant les locaux d'Ecobank à Libreville, le 25 Octobre dernier
Des fonctionnaires devant les locaux d’Ecobank à Libreville, le 25 Octobre dernier
Mapangou, âgé d’une trentaine d’années, est un jeune fonctionnaire de l’administration gabonaise. Depuis le mardi 25 octobre dernier, il peine à percevoir son salaire à la Post Bank. Déterminé, il a quitté de bonheur son domicile le 26 octobre courant, soit deux jours après ce qu’il convient d’appeler le ras-le-bol des agents de la Poste S.A, espérant être servi parmi les premiers clients. Prostré au milieu d’une foule qui n’est pas prête à battre en retraite devant l’agence principale d’Ecobank, seule banque à accepter de voiler l’amateurisme du gouvernement de Bongo Ondimba Ali, alias BOA. Il est environ 15 h lorsque Mapangou répond à l’appel de son nom sous le numéro 623.

Cette situation peu surprenante est consécutive à la menace de grève du lundi 24 octobre 2016, lancée par les agents de la Poste S.A. Ces derniers réclament deux mois de salaires impayés et revendiquent d’autres droits et avantages. Les postiers sont montés au créneau cette fois en bloquant tout. Conséquence immédiate : de nombreux fonctionnaires de l’Etat gabonais bancarisés à la Post Bank éprouvent, depuis plusieurs mois, des difficultés pour percevoir leurs salaires en raison de la cessation de payement de cette structure bancaire. L’accueil peu chaleureux auquel le Ministre Alain Claude Bilie-By-Nzé a eu droit au siège de la Poste S.A lui a très vite fait opter pour l’urgence d’une solution susceptible de ramener une « certaine » sérénité.

Selon des indiscrétions, la Société Perenco aurait financé, sur fonds propres, la charge salariale du mois de septembre dernier des fonctionnaires gabonais à hauteur de 60 milliards de francs Cfa. Le géant pétrolier devrait pouvoir être remboursé grâce à un abattement fiscal des recettes pétrolières retournées au Gabon. Pour ce cas d’extrême urgence, qui pourrait même couter à BOA le fauteuil présidentiel usurpé, le seul ministre omniscient et illégalement omnipotent du gouvernement Issoze Ngondet, Alain Claude Bilie-By-Nze, n’a eu d’autre choix que de dépêcher les fonctionnaires dans les différentes agences Ecobank de la capitale. « Depuis le mardi 25 octobre 2016, le gouvernement à envoyer des fonctionnaires qui sont d’habitude bancarisés à la Post Bank. Nous avons accepté de payer sur fonds propres ce même mardi jusqu’à 23h parce que le Trésor public a garanti nous faire un virement à la fin de la journée pour compensation », a confié de façon anonyme un employé de la Banque.

Des alternatives prises par le gouvernement, sous le coup de la pression, vont tenir combien de temps, quand on sait que l’Etat gabonais est un mauvais payeur ? Attendons de voir ce que BOA et ses affidés réserveront aux fonctionnaires à la fin du mois de novembre prochain.

Nedjma leMonde

publié le 28 Octobre 2016

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