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L’Union nationale ne se reconnaît pas dans la nomination d’Estelle Ondo

L’Union nationale ne se reconnaît pas dans la nomination d’Estelle Ondo

Dans un communiqué livré le lundi 03 octobre dernier, l’Union nationale, UN, principal parti de l’opposition, a annoncé qu’il ne se reconnaissait pas dans la nomination de l’une de ses vice-présidentes, Estelle Ondo, dans le gouvernement d’ouverture formé par Emmanuel Issoze Ngondet. Le parti politique a tenu a rappelé qu’il soutenait incontestablement Jean Ping et que la démarche de l’ex 4ème vice-président de l’Union nationale est solitaire et résolument individuelle.

picture6Le parti dirigé par Zacharie Myboto a averti « qu’il ne se reconnait pas dans cette démarche qui n’engage que l’intéressée », précise le communiqué de l’UN. La hiérarchie de son parti n’a pas donné son aval à ce ralliement d’Estelle Ondo à BOA et n’en a jamais parlé, même si des « faux bruits » sur les tractations ont transpiré. A cet effet, le parti cher à André Mba Obame « décide de la mise en place d’une procédure disciplinaire à son encontre et ce conformément aux dispositions des statuts et règlements intérieurs de l’Union nationale ».
Jusqu’à sa nomination au gouvernement dimanche dernier, Estelle Ondo, originaire d’Oyem dans la province du Woleu Ntem, petite-fille de Jean-François Ondo, ancien ministre de la République au début des années 60, et fille de Claude Ondo, ancien haut cadre et fondateur du Collège Saint Claude, assumait les fonctions de 4ème vice-présidente de l’Union nationale. Elle a été promue Ministre de l’Économie forestière, de la Pêche et de l’Environnement, chargée de la protection et de la gestion des écosystèmes. Venue dans les bagages de Pierre Claver Nzeng au moment de la naissance de l’Union nationale, Estelle Ondo a été promue, le 20 juillet 2014 et en mémoire de son défunt mentor, 4ème vice-présidente de cette formation politique. Cette native de Nkum Ekègn, qui est loin d’être impécunieuse car bénéficiant d’une ascendance familiale aisée, a décidé de pratiquer désormais « la politique du mangement ».

La pêche aux gros poissons de l’opposition n’ayant pas mordu, le pouvoir émergent s’est vu contraint de se contenter de pâles figures de l’opposition pour donner un sens à la soi-disant ouverture du nouveau gouvernement. Outre Mme Estelle Ondo, la nouvelle équipe gouvernementale a enregistré l’entrée de Bruno Ben Moubamba, le meilleur poids plume des candidats à la dernière élection présidentielle avec 0,59 % des suffrages exprimés, soit 3ème au classement général, et par ailleurs crève-la-faim. Président d’une aile dissidente de l’Union du peuple gabonais, UPG, Bruno Ben Moubamba a été bombardé Vice-Premier ministre, Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement. Attribuer une telle fonction à quelqu’un qui n’a jamais fait que de l’agitation politique (gréviste de la faim, professionnel des discours pleins de verbiage et « sorcier politique en chef », auteur d’excès en tout genre, etc.) montre bien l’isolement de BOA de toutes parts.

Biendi Maganga Moussavou, fils de Pierre Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate, PSD, le plus familial des partis politiques de la République, est l’autre « opposant » qui a succombé au portefeuille ministériel.

Shekina O.

publié le 5 Octobre 2016

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