Nouveau gouvernement : les ténors de l’opposition restent soudés

 Emmanuel-Issoze-Ngondet, un vil courtisan à la tête d'un gouvernement de putchistes

Emmanuel-Issoze-Ngondet, un vil courtisan à la tête d’un gouvernement de putchistes
Franck Emmanuel Issoze-Ngondet a rendu public, le 02 octobre dernier et comme il l’avait promis en milieu de semaine dernière, le nouveau gouvernement. Il compte 40 membres, exactement le même nombre que la précédente équipe. Le nouveau gouvernement est-il véritablement un gouvernement d’ouverture comme annoncé par Bongo Ondimba Ali, alias BOA ?

« C’est donc cela plus d’ouverture? La montagne a visiblement accouché d’une souris (…). Ils ont juste récupéré les crève-la-faim », s’est insurgé le directeur de communication de Jean Ping, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, s’agissant du nouveau gouvernement. Le numéro deux est Bruno Ben Moubamba, opposant arrivé en troisième position, avec 0,59 % des suffrages exprimés, lors du scrutin présidentiel du 27 août dernier. Il est propulsé vice-premier ministre en charge de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement. Sans grand étonnement, car selon certains observateurs de la vie politique gabonaise, ce revirement de Bruno Ben Moubamba ne devrait susciter aucun intérêt, car celui-ci est coutumier de ce type de gymnastique politique. Pour rappel, en 2009, il avait traité certains candidats de l’opposition de « sorciers politiques », notamment Feu Pierre Mamboundou, en les accusant de tous les péchés d’Israël. Une chose qui avait surpris plus d’un, puisque après le décès de ce dernier, il avait rallié la formation politique du leader historique.

En revanche, aucun poids lourd ayant soutenu Jean Ping n’a intégré la nouvelle équipe gouvernementale. Les ténors de l’opposition sont restés soudés devant cette mascarade à laquelle se livre BOA. Le gouvernement actuel compte 50 % de nouveaux membres. Comme il est de coutume avec BOA, ses proches tiennent les postes clefs. Etienne Massard Makaga, un inconditionnel de BOA, cumulera les fonctions de secrétaire général de la Présidence de la République et de ministre de la Défense nationale. L’ex-ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya prend du galon, il est promu ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et de l’Intégration régionale, chargé des Gabonais de l’Etranger.

L’équipe Issoze Ngondet I est loin d’être un gouvernement d’ouverture, surtout pas un gouvernement d’union nationale. « D’ouverture, il y a eu ce qu’Ali Bongo a pu obtenir. On a rarement vu un gouvernement aussi médiocre que celui-là, mais cela n’étonne personne : personne n’a voulu d’Ali Bongo comme président et personne n’a voulu de son ouverture», a relevé Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi.

Shekina O.

publié le 4 Octobre 2016