
Lors de sa prise de contact avec les fédérations sportives, il y a quelques semaines, la nouvelle ministre de la Jeunesse et des Sports, le Dr Christiane Nicole Assélé a mis les présidents de toutes les fédérations devant leur responsabilité, en leur demandant de régulariser leurs situations juridiques.
Au Gabon, si la loi stipule que pour être érigée en fédération sportive, une association doit disposer d’au moins trois ligues provinciales et un siège social, cela ne semble pas être le cas pour certaines fédérations. Dans le décagone, les domiciles, les bureaux, voire les ordinateurs de certains présidents font office de siège de fédération sportive. Quelques fédérations ne se résument, de nombreuses années durant, qu’à la ligue de l’Estuaire.
Sur une vingtaine de fédérations sportives que comptent le Gabon, seuls les sièges des disciplines suivantes sont visibles : Fégafoot, Fégahand, Fégabab, Fégajudo, Fégaboxe. Dans une certaine mesure, on peut considérer que le golf et le karaté bénéficient des sièges. Ce qui sous-entend donc que les sièges des fédérations suivantes : wushu, taekwondo, natation, rugby, athlétisme, volleyball, tennis de table et tennis de court se trouvent dans les ordinateurs de leurs présidents.
Il en va de même de la question des ligues provinciales. Et du coup, on se demande comment l’Etat gabonais a-t-il pu délivrer des récépissés à ces « fédérations fantômes », sans vérifier si elles remplissent les conditions requises ? Comment l’Etat gabonais a pu débloquer, pendant de nombreuses années, des centaines de millions de subventions au profit de ces fédérations ?
A notre avis, la responsabilité de certaines directions générales du ministère des Sports, notamment la direction générale éponyme est engagée.
« Je vous préviens que toutes les fédérations sans siège et celles qui n’ont qu’une ou deux ligues provinciales redeviendront des associations et ne pourront plus bénéficier de la subvention qui leur était allouée », a martelé le médecin colonel Christiane Nicole Assélé.
D’ailleurs, pour toucher du doigt les réalités liées à son environnement ministériel, le successeur de Blaise Louembé entend entreprendre, dans les meilleurs délais, une tournée dans toutes les fédérations afin de s’imprégner des spécificités et des réalités de chacune d’elles.
L’arrivée de la deuxième femme à diriger le Ministère de la Jeunesse et des Sports, après Yolande Bikè, il y a plusieurs années, marque-t-elle le nettoyage des écuries d’Augias ? Le ton est donné et les présidents des « fédérations fantômes » n’ont que quelques semaines pour régulariser leurs situations juridiques, s’ils veulent continuer à participer au « mangement ».
Elang-Mane
publié le 25 Octobre 2016