Rentrée scolaire : véritable sac de nœuds !
Le communiqué en dit long. Florentin Moussavou s’est finalement résigné à regarder la réalité en face. Dans ce fameux communiqué daté du 09 octobre 2016, le ministre a confirmé le report sine die de la rentrée des classes au Gabon. La décision, tombée comme un coup de massue, a surpris encore une fois l’opinion, dont les parents d’élèves et les chefs d’établissement. A la question de savoir pourquoi ce énième renvoi ? Le membre du gouvernement en charge de l’éducation nationale rassure: «Il n’y a rien qui coince. Elle aura lieu. Je voudrais rassurer l’ensemble des parents et des élèves par rapport à la volonté du gouvernement de faire que les choses se passent dans les meilleures conditions possibles». N’est-ce pas là un aveu d’échec d’un gouvernement incapable ? Dans les pays normaux, lorsque que rien ne coince, justement pour paraphraser le ministre, il n’est point question de report et de surcroit sine die de la rentrée scolaire.
Sur un ton ironique, Guy Patrick Mombo, membre influent de la Convention nationale des syndicats de l’éducation, Conasysed, qualifie la décision du Ministre Florentin Moussavou de judicieuse. Pour lui, la décision que vient d’officialiser le ministre est l’une « des plus sages qu’il n’ait jamais prise depuis qu’il est aux commandes de ce ministère sensible ». Poursuivant, le syndicaliste n’a pas manqué d’évoquer les raisons profondes de ces multiples reports. En effet, le gouvernement de BOA n’est pas prêt quant à la nomination des chefs d’établissement, l’affectation des enseignants, la répartition des 30.000 admis au concours d’entrée en 6ème dans les différents établissements et la répartition des admis en 2nde technique. Il faut ajouter à cela les commodités matérielles qui ne sont toujours pas au point, pour accueillir sereinement les apprenants. L’autre raison non négligeable est la menace de grève brandie par la Conasysed qui réclame sans cesse la satisfaction de ses revendications. Le gouvernement dit de « l’égalité des chances », conduit par Emmanuel Issozet Ngondet, en réunion ce matin, examinera sans doute la problématique de la reprise urgente des cours sur l’ensemble du territoire national.
Une autre raison fondamentale est la traque quotidienne des leaders syndicaux organisée par les hommes de main de BOA .Toute chose qui ne motive pas les enseignants à reprendre le chemin de l’école et traduit un climat d’insécurité. Les faits parlent d’eux-mêmes : des leaders syndicaux sont enlevés puis emprisonnés avec des chefs d’accusation fabriqués de toutes pièces. Comment reprendre le chemin des classes, si on n’est pas toujours sûr de regagner son domicile après les cours, s’interrogent les enseignants ?
Nedjma leMonde
publié le 13 Octobre 2016