Florentin Moussavou, ministre de l’éducation nationale et de l’éducation civique ne dormira pas sur ses deux oreilles cette année scolaire 2016-2017, à en croire les nombreuses menaces de grève annoncées par les syndicats qui pointent à l’horizon. Pour les syndicats du secteur éducation, il n’est point question d’une rentrée des classes tant que les revendications n’auront pas trouvé satisfaction. Même le Séna dirigé par Fridolin Mve Messa, réputé très tendre, a refusé de prendre part à la « soupe du ministre ». « C’est la première fois qu’on assiste à une rentrée des classes à deux vitesses, où l’argent prend le dessus sur la norme et le bon sens(…). C’est la première fois que nous avons sur les bras des milliers d’élèves admis en classe de 6ème parce qu’il manque des structures pour les accueillir », a précisé Fridolin Mve Messa avant de s’indigner de l’« amateurisme » dont fait montre le ministère de l’éducation nationale, malgré les recommandations des derniers états généraux organisés du 17 au 18 mai 2010.
Situation pour le moins inédite mais surtout dangereuse pour Florentin Mousavou qui a beaucoup peiné sur la fixation d’une date quant au démarrage des cours : elle a été renvoyée trois fois de suite. La Conasysed et le Séna pourraient sans doute lancer un mouvement de grève au même moment : le 31 octobre 2016. Pour la coalition syndicale par exemple, qui a fait de la libération des deux leaders syndicaux encore détenus arbitrairement un préalable à cette reprise imminente des cours, « Il ne sera pas question de rependre le chemin de l’école tant que Cyrlin Koumba Mba Essiane et Roger Ondo Abessolo, arbitrairement détenus, et les autres prisonniers politiques ne recouvreront pas la liberté », a déclaré Marcel Libama, membre influent de la Conasysed, dimanche 16 octobre dernier sur les antennes de TV+.
Sur la liste exhaustive des revendications dressée par la Conasysed, le Séna rajoute la suppression de l’APC, approche par compétences, au regard de l’échec de celle-ci dans sa mise en œuvre, la prise d’un arrêté ministériel fixant l’organisation le 23 mars de chaque année de la journée nationale de l’enseignant, et le recrutement des enseignants dans les matières scientifiques.
Nedjma leMonde
publié le 18 Octobre 2016