Si le porte-parole aux trois portefeuilles de Bongo Ondimba Ali, alias BOA, Alain Claude Bilie-By-Nze, ancien détenu du pénitencier de Libreville, s’est empressé, dans sa veste de ministre de la communication, de présenter le nouveau code de la communication, le 18 octobre courant sur les antennes de Gabon Télévision, c’est qu’il a certainement laissé tomber dans les oubliettes les priorités de ses collaborateurs. Partant du milliard de francs Cfa issu des recettes de Radio Gabon volatilisé, à l’agonie de l’AGP ou même à la disparition complète du quotidien d’information « Gabon matin » des kiosques…Bref ! Rien n’est fait pour optimiser les conditions de travail des journalistes et communicateurs au Gabon. On en veut pour preuve la situation précaire et humiliante que vivent, depuis sept mois, les journalistes de l’unique agence de presse nationale. «On veut savoir ce qu’ils entendent faire de l’AGP, pour que nous soyons fixés. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons décliné l’invitation du ministre de la Communication qui a initié depuis hier des séances de sensibilisation concernant la charte de la Communication. Aujourd’hui, la question fondamentale qu’on pose au ministre de la Communication concerne l’avenir de l’AGP, car nous voulons être rassurés. La seule personne capable de nous rassurer aujourd’hui est le ministre de la Communication», s’est exprimé Raganizo Lasseny, membre du collège des délégués, profondément outré.
Que peut concrètement répondre Alain Claude Bilie-By-Nze lorsqu’il s’agit des vraies priorités telles que la régularisation des émoluments impayés afin de redonner aux journalistes et autres agents travaillant à la chaine de production de l’information leur dignité ? Que peut-il bien répondre quand il s’agit de justifier la gestion grossière des finances qui a conduit à la mort de « Gabon Matin » ?
Il est clair que lorsqu’on en vient à affamer ses collaborateurs sept mois durant, de surcroit des compatriotes et parents d’élèves, pour qu’ils soient continuellement en situation de dépendance, c’est que « Monsieur le Ministre » est loin de comprendre la notion de priorité. De même que si on en vient à contribuer au pourrissement, surtout au musellement de la presse, en suspendant Internet dans une agence de presse, c’est que là aussi « Monsieur le Ministre » n’a toujours rien compris aux prérogatives qui sont les siennes.
Nedjma leMonde
publié le 24 Octobre 2016