Quelques jours après la libération du leader de la confédération intersyndicale Dynamique unitaire, DU, Jean Rémy Yama, la chasse aux pros Ping n’a pas fini de faire des victimes. Sylvie Nkoghé-Mbot, 56 ans, médecin pédiatre, présidente du Syndicat Hippocrate, qui regroupe des médecins, pharmaciens, biologistes et chirurgiens-dentistes de la Caisse nationale de sécurité sociale, CNSS, et également membre très actif de DU, a été arrêtée en fin de semaine dernière ont indiqué la vice-présidente, Chantale Makosso, et le secrétaire général, Louis Patrick Mombo, de cette coalition syndicale. « Nous ne savons pour quelle raison elle a été arrêtée », ont déclaré les compagnons de route du médecin pédiatre. Sylvie Nkoghe-Mbot a été arrêtée, jeudi, à l’hôpital d’Instruction militaire alors qu’elle poursuivait ce travail de constats.
Selon une source proche du dossier, la sémillante docteure, connue pour sa liberté de langage, aurait rédigé avec ses collègues un rapport pour le compte de Jean Ping, sur les violences qui ont secoué le Gabon après l’annonce de la réélection de Bongo Ondimba Ali, alias BOA, le 31 août dernier. Un bilan que se refuse à reconnaitre BOA et ses sbires. La famille de Sylvie Nkoghe-Mbot est très inquiète. Dominique Nkoghe, sa sœur, est persuadée qu’elle est détenue depuis cinq jours au B2, la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire. « Je viens d’être désigné par la famille de Sylvie Nkoghé-Mbot, co-auteur d’un rapport accablant sur les victimes des exactions de la Garde républicaine, GR » a déclaré l’avocat français Eric Moutet, déjà avocat de Jean Ping, qui comptait intervenir dès ce lundi auprès des autorités canadiennes, car les enfants de Sylvie Nkoghé-Mbot sont de nationalité canadienne.
Une libération pour une arrestation. C’est ce que semble exprimer l’acquittement de Jean Rémy Yama qui n’a pas marqué la cessation des hostilités. Deux autres syndicalistes, Roger Ondo Abessolo et Koumba Mba Essiane, arrêtés en même temps que le leader de DU, sont encore arbitrairement détenus. Il en est de même pour Bertrand Zibi Abeghe qui séjourne à la prison centrale de Libreville depuis plus de 40 jours dans des conditions de détention critiques.
Shekina O.
publié le 11 Octobre 2016