Violences postélectorales : La docteure Sylvie Nkoghe-Mbot enfin libre !

Sylvie Nkoghe Mbot

Sylvie Nkoghe Mbot en compagnie de Jean Rémy Yama, leader de du Dynamique unitaire et d'autres syndicalistes
Sylvie Nkoghe Mbot en compagnie de Jean Rémy Yama, leader de du Dynamique unitaire et d’autres syndicalistes
Le médecin Sylvie Nkoghe-Mbot, chirurgienne dentiste, a finalement été libérée dans la soirée du 15 octobre dernier, selon une information publiée par sa famille et par ses avocats. Arrêtée le 07 octobre courant pour avoir co-rédigé un rapport sur les personnes tuées, disparues ou blessées lors de la répression postélectorale, pour le compte de Jean Ping, président élu à la présidentielle d’août dernier, la docteure Sylvie Nkoghe-Mbot aura été détenue arbitrairement durant près d’une dizaine de jours dans les locaux de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire, le tristement célèbre B2.

La présidente du syndicat Hippocrate s’est dit heureuse de retrouver enfin sa liberté après de nombreuses heures d’intense inquiétude : « Je me sens beaucoup mieux, je suis en forme. Je suis très contente et ravie d’avoir retrouvé les miens. Je suis en bonne santé. Je remercie tous les gens qui se sont appesantis sur ma situation ». Ses soutiens, proches du candidat de l’opposition Jean Ping, faisaient un lien entre le rapport susmentionné et sa détention dans les locaux du B2.
La docteure Sylvie Nkoghe-Mbot a été libérée vers 19h15, en toute discrétion, après la tombée de la nuit, a indiqué la confédération syndicale Dynamique unitaire et son avocat français, Eric Moutet, dans des SMS envoyés à plusieurs médias. Sa famille éplorée, l’a accueillie avec un immense soulagement : « Elle est fatiguée mais en forme. « Elle est très battante », confirme son frère, René Nkoghe , qui poursuit en précisant qu’elle ne souffrait apparemment d’aucune séquelle physique mais qu’elle avait besoin de repos. La syndicaliste reconnaît ne pas avoir été brutalisée lors de sa détention.

La présidente engagée du syndicat Hyppocrate et membre influent de Dynamique unitaire a enfin retrouvé sa famille et ses enfants dont elle est restée séparée pendant plusieurs jours. Une durée qui a indubitablement servi d’argument à ses avocats pour faire pression sur les autorités gabonaises : au-delà de dix jours, explique maître Martial Loundou, l’un des avocats, une personne gardée à vue doit être présentée devant le procureur. Ce qui n’a pas été le cas du médecin Sylvie Nkoghe-Mbot. Jusqu’à cette heure, aucune précision n’a été faite pour savoir si la docteure Sylvie Nkogue-Mbot se trouvait en liberté provisoire ou libre de toute poursuite.
La coalition syndicale Dynamique unitaire a menacé de boycotter la rentrée scolaire, désormais reportée au 31 octobre, si les autorités ne libéraient pas trois syndicalistes, dont la docteure Sylvie Nkogue-Mbot. Il en reste deux dans les geôles de « Sans famille » : Roger Ondo Abessolo et Cyrlin Koumba Essiane.

Shekina O.

publié le 18 Octobre 2016