
Pourtant, lors de l’éviction de Célestin Embinga, le 8 novembre, le responsable de la junte chargé de l’Intérieur avait expressément sorti une note pour édifier l’opinion sur la « démission » du directeur général de la documentation et de l’immigration (DGDI). Dans le cas de Jean Fidèle Otandault, rien de tel. Mais la rumeur reste persistance et elle perdurera tant que la junte ne communiquera pas à ce sujet.
Il est clair que le directeur général du Budget sait qu’il évolue désormais en terrain miné, sans couverture. Otandault a été recruté par Maixent Accrombessi à Paris pour venir s’occuper du contrôle de gestion pendant que le fantasque Yves-Fernand Manfoumbi s’illustrait par ses frasques à la direction générale du Budget. C’est d’ailleurs Manfoumbi qui avait mené la réforme ayant permis la fusion de la direction générale du Budget et celle du contrôle financier. Il pensait lui-même l’occuper. Mais Maixent Accrombessi en avait décidé autrement en faisant le choix d’Otandault. Cet expert-comptable, que beaucoup qualifiaient de « cassant et arrogant », a évolué sous l’aile protectrice de Maixent Accrombessi. Autant dire que dans le système, il était réputé intouchable. A ce titre, il faisait la pluie et le beau temps. Malheureusement pour lui, Accrombessi est toujours « en convalescence au Maroc ». Les nouveaux tenants du pouvoir qui avaient maille à partir avec lui redressent la tête et tentent de mettre hors course tous les cadres qui sont estampillés « Accrombessi boy ».
Le cas d’Otandault se complique un peu plus, car Marie-Madeleine Mborantsuo, la putschiste en charge de la Cour constitutionnelle du Gabon, a mis la tête de Jean Fidèle Otandault sur la balance pour appuyer le coup d’Etat de BOA, selon nos sources. Elle ne désespère pas de voir son fils Fabrice Andjoua Bongo Ondimba succéder à Otandault. Cela a d’ailleurs été au centre de la « rivalité » qui opposait les deux hommes au sein de la direction générale du Budget. Le second voulant s’affranchir du pouvoir hiérarchique du premier. La cacophonie observée dans le cadre de la conduite de l’audit de la dette due aux PME par l’Etat, confié à Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, confirme cet état de fait. Le fils de sa mère s’est empressé de rendre ses conclusions au seul ministre du Budget, à l’époque Christian Magnagna, sans en informer son directeur général comme le lui impose le fonctionnement d’une administration.
Il est clair que les Accrombessi boys, à moins de jouer les girouettes, à l’image de tous ceux qui ont refusé de financer la messe initiée par le fantomatique fan club Accrombessi, doivent s’attendre à de telles réactions. Le cas Jean Fidèle Otandault n’est que la poursuite d’un mouvement commencé avec l’éjection de Célestin Embinga, le tortionnaire des agents du groupe de presse Nord Edition SARL.
Par JMS
publié le 28 Novembre 2016