Les élèves orientés par le ministère de l’Éducation nationale et de l’Education civique au Lycée Privé Mbélé ont été mis à la porte de l’établissement pour non-paiement des frais de scolarité par l’Etat. Le retour dans les salles de classe de ces élèves a été conditionné par le paiement complet de leur scolarité par l’autorité étatique ou par les parents eux-mêmes.
Soit l’Etat s’acquitte des frais de scolarité des élèves dont il a la charge, soit les parents payent eux-mêmes les frais de scolarité de leur progéniture. Cette décision prise par la direction du Lycée Mbélé a provoqué une levée de boucliers chez de nombreux parents d’élèves du fait que depuis 2015, l’Etat gabonais finance la scolarité des jeunes gabonais apprenant dans 17 lycées privés, dont le Lycée Mbélé, pour un montant de 2,8 milliards de francs Cfa. La volte-face de l’Etat surprend les parents d’élèves qui déclarent, à juste titre, «D’abord, nous n’avons jamais souhaité que nos enfants soient orientés au Lycée Mbélé. C’est le ministère qui les a orientés dans cet établissement. Aujourd’hui, l’administration du Lycée nous demande de payer les frais de scolarité. Est-ce que c’est normal ?»
Assurément, l’Etat gabonais devient mauvais payeur, aussi bien auprès des partenaires gérants des établissements supérieurs privés que ceux des établissements secondaires du même ordre.
L’orientation des élèves au sein des collèges et lycées privés avait été décidée en 2012. Cette mesure provisoire qui devait s’achever avec la construction d’établissements a fini par devenir définitive. Cependant, deux ans après le vote de la Loi des finances et un an après l’exécution intégrale du budget 2013, les gabonais cherchent encore les 60 nouveaux lycées qui auraient dû être construits sous la conduite de l’Agence nationale des grands travaux, ANGT. Il y a certes eu quelques nouveaux bâtiments érigés dans l’enceinte du Lycée national Léon Mba et dans la proche banlieue de Libreville, mais il est clair que 60 lycées n’ont pas été construits au Gabon, ni en 2013, ni en 2014. Par ailleurs, les 10 nouveaux internats dont la construction fut inscrite au budget de l’État sont eux aussi introuvables. Toute chose qui prouve davantage que l’école gabonaise est mal au point.
Aria starck
publié le 28 Novembre 2016