
Depuis ce lundi, les magistrats gabonais sont en grève. Ils dénoncent l’extrême pauvreté de leurs moyens et estiment ne plus pouvoir travailler en toute sérénité. Une énième situation de crise dans laquelle se retrouve Ali Bongo alias BOA depuis son nouveau septennat usurpé.
Justin Loundou, vice-président du syndicat des magistrats (Synamag), avait annocé l’imminence de son action vendredi dernier: » C’est une grève censée être dure pour attirer l’attention de l’exécutif sur le traitement des jeunes magistrats. Nous sommes un pouvoir et méritons d’être respectés comme tel. »
Pour se faire entendre, les magistrats, ont décidé, à compter de ce lundi 28 novembre, de ne plus rendre la justice. Cependant, promet le vice-président du syndicat des magistrats, » Il y aura certes un service minimum mais il n’y aura plus d’audiences dans les tribunaux cette grève intervient après la grogne sans précédent qui a poussé les magistrats à sortir de leur réserve il y a un peu moins d’une année. En effet, « pour les magistrats, l’indifférence des autorités à leur égard, a révélé au grand jour la volonté d’entretenir les dysfonctionnements dans la gestion des services judiciaires et maintenir leurs membres dans la précarité. «En effet, à la suite de multiples entretiens que nous avons eu avec les ministres de la justice et celui de la fonction publique, nous n’avons obtenu que de simples bonnes intentions», a-t-il poursuivi.
Au points de leurs revendications, les magistrats réclament: la mise à disposition de locaux de travail de leurs collègues des tribunaux administratifs de Franceville et de Port-Gentil, mais aussi, preuve que le minimum n’est pas honoré, les commandes de costumes d’audience ! » Comment comprendre, s’indigne Justin Loundou sur RFI, que les jeunes magistrats sont obligés de se faire confectionner des toges alors que la loi prévoit que celles-ci doivent être fournies gratuitement ? « . Depuis le 12 juillet dernier, les magistrats avait émis le souhait de voir réformer le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et pour ce faire, il fallait « revoir la Constitution et le cadre législatif des statuts des magistrats« . Pour être plus précis, ils ne veulent plus que les réunions du Conseil supérieur de la magistrature soient présidées par le chef de l’Etat mais par les magistrats eux-mêmes. A cela s’ajoute également l’équité dans le règlement de la prime d’incitation à la performance ; l’application du décret n°404 du 20 août 2015 fixant le régime de rémunération des agents civils de l’Etat et portant reclassement, l’affectation des magistrats suivant le respect du principe de la spécialité de chaque de juridiction.
Depuis le lancement de ce mouvement de grève,il y a 24 heures, le pouvoir gabonais n’a pas encore officiellement réagi.
Aria Starck
publié le 29 Novembre 2016