Très échaudé par le comportement de la communauté internationale, surtout de la France, Jean Ping ne s’est pas laissé influencer. Du tic au tac, il a clos ce débat en invitant « tous ceux qui pensent en France qu’il pourrait s’entendre avec Ali…» de revoir leurs plans. Une allusion à peine voilée aux propos de Manuel Valls sur RFI. Comme s’il avait prévu cette sortie de Manuel Valls, dans le journal français « Libération » l’ancien président de la Commission de l’Union africaine a qualifié le Gabon comme « la forme la plus aboutie de la Françafrique ». La sortie de Manuels Valls invitant le peuple gabonais à renier son vote se résume dès lors à cette volonté de la Françafrique de main- tenir les Gabonais au rang enviable de « sous- hommes ». Car c’est ce que signifie l’appel au dialogue avec BOA de Manuel Valls.
Les Gabonais de la diaspora et ceux vivant au Gabon l’ont bien intégré comme tel. Les premiers parlent d’une déclaration de guerre à l’encontre du Gabon de la part de Manuel Valls. Il est à craindre désormais que l’intéressé, à l’image de Nicolas Sarkozy, ne fasse l’objet de manifestations de la diaspora gabonaise contre lui à chacune de ses sorties publiques en France. Les seconds, notamment sur les réseaux sociaux, appellent les Gabonais à ne pas s’émouvoir de cette sortie de Manuel Valls qui n’apporte rien de nouveau. Elle s’inscrit dans la position de la France depuis le processus électoral. Jean- Marc Ayrault, le ministre français des Affaires étrangères, avait déjà pris acte de la nomination de BOA. Les propos de Valls ne font que le confirmer. Aussi, ces militants très actifs invitent plutôt le peuple gabonais « à ne pas se laisser distraire et à se concentrer sur ses propres forces » pour faire partir BOA.
Jean Ping vient donc de clore ce qui est apparu comme un « mélodrame ». Il a réaffirmé qu’il ne dialoguera pas avec les assassins. Une parole pro- noncée devant la diaspora réunie sur le parvis des droits de l’homme, à Paris, et devant la presse. C’est cette parole qui compte pour les Gabonais, au-delà des agitations des PS de tous bords. C’est surtout elle qui indique que le combat continue. Il reste au peu- ple à retenir dans leur esprit cette détermination de l’homme qu’il a choisi. Et ne plus s’émouvoir de tout propos qui s’éloignerait de cette volonté de voir rétablie la vérité des urnes. Le dialogue auquel Manuel Valls appelle de ses vœux ne permettra pas d’obtenir cette vérité pre- mière. Idem pour celui évoqué par les PS. Jean Ping, qui avait sans doute prévu que pareils écueils joncheraient sa route, avait averti. « Il faut rester vigilants et mobilisés », avait-il indiqué.
Nous y sommes. Car il faut être attentif pour ne pas se laisser détourner de l’objectif par les propos très intéressés des PS. Mobilisé pour atteindre l’objectif de rétablisse- ment de la vérité des urnes. Seule chose qui compte pour le peuple gabonais.
par SYA
publié le 2 Novembre 2016