La rentrée des classes n’a pas eu lieu

L’appel des leaders de la Conasysed entendu
L’appel des leaders de la Conasysed entendu
Comme on pouvait s’y attendre, après les mots d’ordre de grève des principaux syndicats, la rentrée des classes n’a pas eu lieu lundi. Même avec le report du gouvernement à ce matin, elle risque de ne toujours pas avoir lieu. Les enseignants de la Convention nationale des syndicats du secteur éducatif (Conasysed) et ceux du Syndicat de l’Education nationale (Sena), en piquet de grève depuis le début de la semaine, ont décidé de ne pas aller en classe tant que le gouvernement ne va pas sérieusement plancher sur la question de l’éducation. « Il est temps que le gouvernement recon- naisse que l’éducation va mal au Gabon. Nous l’invitons à se ressaisir pour penser à véritablement solutionner les problèmes qui minent ce secteur. Si on peut organiser deux fois la Can, c’est qu’on peut nous construire des établissements. De la façon dont le gouvernement fait appel aux entreprises pour construire des stades et les rénover à coût de milliards, il peut en faire autant pour la construction des établissements scolaires. Malheureusement à ce niveau, c’est le statu quo », a déploré une syndicaliste, déterminée.

Même le membre de la junte chargé de l’Education nationale est conscient que la rentrée des classes ne sera pas effective ce matin. En effet, Florentin Moussavou a déclaré à la Chambre de commerce, il y a deux semaines, qu’il irait distribuer des tables-bancs le 31 octobre, jour officiel de la rentrée. Comme souvent, cet engagement n’a pas été honoré. De surcroît, cer- tains enseignants devant percevoir leur salaire par Ecobank attendent tou- jours. Ce qui ajoute une épine dans le pied du gouvernement. Ces enseignants sans salaire, même s’ils ne sont pas syndiqués, ne pourront aller en cours surtout que la majorité d’entre eux, venue passer les vacances à Libreville, vit en province. Comment alors rallier son lieu de travail les poches vides ?

Les revendications des enseignants sont multiples. Hormis le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) du deuxième trimestre 2015, le paiement des rappels, le paiement intégral des arriérés de salaires retenus en 2015, l’organisation du concours interne d’entrée à l’Ecole normale supé- rieure (ENS) ; les syndica- listes demandent la construction d’établissements scolaires, l’achèvement de ceux qui sont en cours de construction, l’annulation de l’affection arbitraire des membres du bureau de la Conasysed de la Nyanga, et la distribution de tables-bancs.

Vivement que le gouvernement trouve des solutions parce que, de leur côté, les élèves réclament le paiement des arriérés de leur bourse et la lave du volcan commence à monter. Attention à l’explosion.

Par Sophie Beuve Mery

publié le 2 Novembre 2016