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La vie au coeur de Kinguélé

kinguele-matitis_lbvKinguélé est l’un des premiers quartiers de Libreville, la capitale gabonaise. Situé au troisième arrondissement, il est le berceau d’une population multiethnique, majoritairement jeune.
Les maux assombrissent le quotidien des populations qui vivent à Kinguélé de jour comme de nuit, du 1er janvier au 31 décembre. Sur le chemin qui y mène, ce sont les traces d’un long parcours qui semble avoir dérouté la volonté de cette jeunesse vers le fossé de la dépravation. Avec certitude, on se rend compte que le bonheur n’est pas partout. Le soleil qui brille au bord de l’océan n’est pas celui qui éclaire Kinguélé, réputé être le quartier d’une population démunie.

Au cœur de celui-ci, nous avons le petit marché de Kinguélé, le point de chute de ses principales ruelles communément appelées ‘’route Mitsogo, route du milieu et route du transfo’’. C’est l’endroit le plus fréquenté où le quotidien se décrit et se lit sur tous les visages et sur tout ce qui se dit. Sur les allers et venues, tout le monde se fait distingué : les vieux et les jeunes. Deux générations, deux époques, dont l’une peine à combattre la précarité en vendant à longueur de journée des tas de piment étalés à même le sol. L’autre, livrée à l’oisiveté, recourt à la drogue et aux débits de boissons pour y déverser les soucis. Ces jeunes, dont le gouvernement ne propose rien pour sortir de cette situation, se laissent désormais guidés par le contenu des bouteilles de boissons et la fumée des cigarettes qu’ils consomment quotidiennement. << Pour beaucoup d’entre nous, les bars sont les seuls endroits où nous avons facilement la possibilité de nous retrouver et de nous amuser. C’est en nous saoulant que nous oublions tout ce que nous traversons comme difficultés >>, a laissé entendre un jeune de Kinguélé.

Plusieurs jeunes de Kinguélé disent n’avoir pas réussi à l’école faute de soutien, car pour faire des études il faut nécessairement des moyens financiers. << Certes, l’école est le moyen le plus sûr pour réussir, mais nous accusons le gouvernement qui n’a rien fait depuis des années pour proposer aux jeunes désœuvrés d’autres choses que l’école. Par exemple, il n’y a presque pas de terrains de jeux où les footballeurs, les handballeurs, etc., peuvent exploiter leurs talents. Comment faire dans ce cas? >>, s’est lamenté un autre jeune.

La précarité à Kinguélé ne touche pas que la jeunesse. Même la vieillesse en subit. Assis devant la porte de sa vieille cabane, sans avoir rien mis sous la dent depuis le matin, un couple se plaît à fixer le soleil qui petit à petit disparaît à l’horizon.

La vie privée de Kinguélé est tumultueuse. Tout le monde donne l’impression de se connaître. Les voisins se rendent visite à n’importe quel moment. Les enfants des uns vont passer midi ou suivre la télévision chez les autres. En slip troués, jouant dans la cour, les enfants ne semblent pas se préoccuper de leur misère. Ils conçoivent la vie telle qu’elle se présente. Pour eux, le passé et le futur se résument au présent, dans leurs jeux quotidiens quand bien même nombreux d’entre eux ne sont pas scolarisés faute de moyens.

Les jours passent et se ressemblent. Les chants des coqs qui annoncent le lever du jour sont les mêmes qui proclament la tombée de la nuit.
À Kinguélé, rien ne semble avoir ouvert le chemin de la prospérité malgré l’évolution du temps et l’implantation des églises dont les louanges et les prières sont tonitruantes.

MBOMBET-A-GNANGUE

publié le 29 Novembre 2016

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