Le Gabon va abriter la Can de la honte

Posté le 16 Nov 2016
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url-10L’organisation par notre pays de la 31ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football, du 14 janvier au 05 février 2017, fait l’objet d’une opposition farouche de la part du peuple gabonais dans son ensemble. Mais, BOA s’accroche bec et ongles à organiser avec ses sbires, pour se prouver vainement une légitimé souillée de fait par une élection grossièrement truquée, la plus grande manifestation sportive du continent. L’effet escompté par ces « politicards tricheurs » au pouvoir pourrait ne pas être celui-là, au moment où des experts s’accordent à dire que les préparatifs de la prochaine Can sont en dessous des normes internationales requises.

Qu’il s’agisse des infrastructures sportives et hôtelières devant accueillir les délégations participant à cette Can, de la crise politico-socioéconomique que traverse le Gabon au lendemain de la présidentielle du 27 août dernier, ou mieux encore de la crise interne qui divise l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon, ANFPG, et la Ligue nationale de football professionnel, et qui jusqu’à lors plombe le démarrage du championnat national. Visiblement, ces trois raisons pertinentes devraient pouvoir ramener le gouvernement amateur de BOA à se résigner simplement quant à l’organisation de cet événement. Le pays dispose-t-il d’infrastructures dignes d’une compétition internationale ? Les Panthères se sont-elles bien préparées au point d’être prêtes à relever le challenge ? Le peuple gabonais est-il bien disposé pour célébrer cette prochaine grand-messe du football africain ? Pas si sûr ! Le Gabon, en tout et pour tout, ne semble pas prêt. Des nations sérieuses du continent sont en mesure d’abriter au pied levé cette compétition.

« A mon avis, ils sont en dessous de la norme ». C’est en ces termes que George Afriyie, membre du comité de gestion du Ghana Football Association, GFA, s’est exprimé, il a quelques semaines, sur la chaîne de télévision Joy Sport. En effet, les Black stars joueront dans le groupe D basé à Port-Gentil. La délégation ghanéenne de football n’a pas hésité d’exprimer sa déception devant l’« apeuprisme » des installations de la ville pétrolière. « Mon souci est pour les équipes basées à Franceville, Port-Gentil et Oyem. En termes d’installations hôtelières, je ne pense pas qu’on y rencontre un hôtel trois ou quatre étoiles. Tout au plus, c’est deux étoiles », a déclaré George Afriyie sur la même chaine ghanéenne. Cependant, le responsable ghanéen, dans un élan de solidarité envers le pays hôte, a tout de même dit sa volonté à pouvoir s’adapter en préparant psychologiquement les joueurs pour ce tournoi qui ne va durer que trois semaines, comme cela avait été le cas dernièrement en Guinée équatoriale lors du dernier match Ghana-Côte d’ivoire. Des réactions qui ne sont pas anodines et qui devraient justement amener le gouvernement de la honte que dirige Issozé Ngondet à méditer.

Le Maroc a, quant à lui, refusé de loger à Bitam, pour des raisons qui ne devraient plus être d’actualité à deux mois seulement de la Can. Les responsables des Lions de l’Atlas ont mis en avant certains points qui, pour eux, sont inacceptables dans une telle compétition. Les marocains mettent en exergue les mauvaises conditions d’accès au Bénédicta Hôtel, au stade d’entrainement Gaston Peyrille et au stade de compétition de Sougoudzap-Ville situé en pleine forêt de la ville d’Oyem. A cela s’ajoute la crainte d’être pris pour cible par les populations qui manifestement désapprouvent l’organisation de la Can 2017 sur le sang des gabonais morts lors de la récente élection présidentielle, pour la libération du peuple gabonais, et non pas par les opposants comme les émergents voudraient le faire croire. Il faut dire que l’entêtement de BOA est tel qu’aucune observation, faite même par des nations participant à la 31ème édition de la Can, ne pourra affaiblir son ego démesuré.

Nedjma leMonde

publié le 16 Octobre 2016

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