Qui menace l’effritement du camp Jean Ping ?

La question vaut la peine d’être posée. Au moment où des informations fuient sur des démarches sournoises sont entreprises; et des déclarations intentionnelles lancées à tout vent.
Aux dernières nouvelles, Mayila est en train de tabler sur la cassure du clan Ping de par les contacts qu’il déclare sous cape avoir eu avec trois hiérarques très proches de ce dernier. De qui s’agit-il ?

Il a confié à plusieurs personnes dont une source qui a requis l’anonymat, avoir convaincu, sans le lui démontrer, Casimir Oye Mba, Jules Aristide Bourdes Ogouliguende et Guy Nzouba Ndama en faisant deux pierres deux coups. Ces derniers, selon lui, se montrent favorables au dialogue avec BOA et à la participation aux élections législatives. Pour lui, il y aurait deux clans autour de Jean Ping : un clan composé des trois hiérarques et un autre conduit par des radicaux que sont : Zacharie Myboto, Didjob Divungi Di Ndinge, Jean Eyeghe Ndong, et Jean François Ntoutoume Emane. Ces derniers, sont intraitables sur le sujet. C’est ce qu’a révélé cette source anonyme. Ils refusent tout dialogue avec BOA.

1ère sortie officielle en campagne de Jean PING et Guy NZOUBA NDAMA
1ère sortie officielle en campagne de Jean PING et Guy NZOUBA NDAMA
Mais il y a plus. Le même Louis Gaston Mayila, dont on connaît le verbe aura également révélé entre autres à ses interlocuteurs que Guy Nzouba Ndama et Casimir Oye Mba avancent que Robert Bourgi est l’âme damnée de Jean Ping. Et que ce dernier est en première ligne pour empêcher Jean Ping d’accéder à toute idée de dialogue. Parlant de Bourgi, à ce qu’il semblerait, une démarche sournoise de Guy Nzouba aurait été entreprise à son endroit. Des informations glanées ça et là, le but était de persuader cet ami des Gabonais de la résistance de se montrer de plus en plus discret sur les questions du Gabon. Approché pour vérifier la teneur de cette information ce dernier a choisi de ne pas en parler et a renvoyé à ce qui pour lui est essentiel à savoir continuer de soutenir Jean Ping et la jeunesse gabonaise de Paris et des provinces du Gabon qui n’ont pas eu de cesse de le solliciter à travers des mails. Toutefois il n’a pas infirmé qu’il a reçu Guy Nzouba Ndama il y a quelques temps.

Sur cette démarche, il est à craindre que l’ancien président de l’Assemblée nationale ait été mal conseillé. Des soupçons se portent sur les camps de Jean Marc Ayrault. Ces derniers peuvent tenter d’influencer à la fois Nzouba et Casimir, si cela se trouve, afin d’assurer leurs arrières. Il est clair que certains de ces milieux français ne veulent plus voir Bourgi jouer un rôle dans l’hypothèse à forte probabilité d’un Gabon libéré de BOA. D’ailleurs, Ayrault n’a pas dit autre chose à l’Assemblée nationale face à la question de Jean Marie Bockel en parlant d’une figure de la françafrique.

En réalité, vouloir écarter Robert Bourgi c’est frapper à deux niveaux. Primo, faire le jeu d’une autre françafrique, celle désormais consacrée sous le cigle AVH, comprendre la françafrique Ayrault-Valls-Hollande, dont le dessein est de prolonger la servitude des Gabonais en maintenant, pour 50 autres années, pourquoi pas les Bongo Odimba au pouvoir. N’est-ce pas le signal fort suivi de positionnements fort nuancés qui ont eu lieu le 31 août dernier ? secondo, faire mal à Ping.

Or il apparaît sans fioritures qu’il vaut mieux pour le peuple gabonais faire avec Bourgi qui mesure l’ampleur des catastrophes qu’il a créé au Gabon en imposant BOA comme lui-même l’a dit lors de la conférence de Jean Marie Bockel au Sénat.
Les récentes déclarations de Casimir Oye Mba, à la fois au journal Misamu et à RFI ont-elle un lien avec les dires de Mayila ? Cela se saura. En attendant Casimir Oye Mba, était aux côtés de Zacharie Myboto et d’autres qui sont venus accueillir Jean Ping à l’aéroport à son arrivée samedi dernier. Il a, sur sa page Facebook dit réitérer « ses souhaits de bienvenus au président Jean Ping celui à qui nous avons librement confié la lourde charge de sortir notre pays de l’abîme. Le chantier est immense, mais c’est déterminés et unis dans nos différences que nous gagnerons la bataille de la libération de notre pays ». Gage d’attachement à la lutte. Mais en tenant compte certes de ce qui lie les uns et les autres, mais aussi de ce qui les sépare. Tout est dit.

La réponse de Jean Ping en ce qui concerne ce dialogue est claire. Il n’y ira pas. « Aucun dialogue n’est envisageable avec Ali Bongo » a-t-il martelé de la France aux USA. Sa position est d’autant plus claire qu’il est conscient que le peuple l’a désigné comme candidat élu. Il a voté pour lui et c’est lui et lui seul qui est responsable aujourd’hui devant lui.

Alors, pour ceux des démarches sournoises comme Louis Gaston Mayila, que d’aucuns ont aperçu à Paris aux basques des ministres de la junte militaro putschiste, clamant haut et fort qu’il avait conquis des opposants à coup de billets, si par extraordinaire dialogue il y a un jour, celui-ci ne pourra se tenir que sur la base du rapport des observateurs de l’Union Européenne qui est accablant et qui a signalé des irrégularités flagrantes dans les élections au Gabon. Et qui reconnaît que c’est Jean Ping qui a remporté cette élection.
Ce qu’il faut retenir ici, est ce que Jean Ping a lancé sur tous les plateaux télévisés en Europe et en Amérique : « Ali a perdu, il doit dégager ».

Par De Labas

publié le 28 Novembvre 2016