Neuf pages écrites et 45 minutes pour déclamer son texte lors de cette deuxième journée des assisses du Dialogue national pour l’alternance, DNPA, ont été nécessaires à Jean Ping à l’ouverture des travaux en atelier. Le Président élu du Gabon s’est adressé à son peuple sans ambages. Mais, avec surtout la conviction que tous les gabonais s’y retrouvent dans ses propos. Retrouvez dans ce condensé les phrases fortes de son discours.
– « Pour affronter ce pouvoir déterminé à se maintenir par le fer, le feu et le sang, l’unité de la nation présentait le plus grand défi que devait relever le peuple gabonais pour reprendre son destin en main. Cette unité de la nation avait une plus grande exigence en forme de préalable : L’unité de l’opposition dans sa diversité ».
– « Les organes en charge de la gestion de l’élection présidentielle, notamment la Cénap et la Cour constitutionnelle, ont été pris en otage par les hommes et les femmes assujettis à Ali Bongo, pour falsifier les suffrages des gabonais et tenter vainement de légaliser le coup d’état militaro-électoral qu’ils avaient décidé de perpétrer. Et le Gabon s’est retrouvé endeuillé ».
– « Nous sommes en deuil, mes chers compatriotes. Nous sommes en deuil parce que Marie-Madeleine Mborantsuo a fait le choix troublant de transgresser l’interdit. Oui, l’interdit du baptême républicain, celui par lequel la République organise l’espace temporel, met en place des mécanismes qui permettent l’exercice du pouvoir pour le vivre ensemble ».
– « Il y a une semaine, jour pour jour, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne rendait son rapport sur l’élection présidentielle du 27 août dernier. Sur la base de constatation et de données recueillies sur le terrain, ce rapport confirme ce que nous avons toujours affirmé sur cette élection. De manière incontestable, il démontre que c’est votre candidat, Jean Ping, qui est sorti le vainqueur de cette élection présidentielle ».
– « Dans ce grand village planétaire, il n’y a pas une démocratie pour les noirs et une autre pour les blancs. Il n’y a pas une démocratie pour l’Occident et une autre démocratie pour l’Afrique. La démocratie c’est la démocratie, c’est-à-dire des valeurs universelles ».
– « Ici et devant vous, je confirme que nous sommes parvenus au terme de notre démarche de légalité républicaine. Désormais, tout peut être envisagé. Plus que jamais, aucune option ne doit être écartée. Toutes les hypothèses sont sur la table. Grace à vous et avec votre soutien, nous devons prendre notre destin en main. Oui, nous devons le prendre en main. La résistance est en marche. Ne lâchons rien et allons jusqu’au bout ».
– « Je profite ici pour rendre un hommage mérité à tous nos compatriotes des différentes diasporas qui mènent un combat admirable et honorent ainsi notre pays. Qu’ils sachent que le peuple gabonais, ici, ne l’oubliera pas. Il ne l’oubliera pas, parce que ce combat qu’ils mènent avec courage et détermination en dehors de nos frontières est celui de nous tous ».
– « Chacun mesure la gravité de la situation actuelle. C’est notre avenir en tant que Nation qui se trouve désormais menacé. J’ai conscience des angoisses, j’ai conscience des peurs et des doutes qui habitent légitimement la majorité des gabonais ».
– « Face aux massacres perpétrés dans tout le pays par des milices recrutées avec les moyens de l’Etat et aux violations massives des droits de l’homme dont été victimes les gabonais, nous avons décidé de saisir la justice internationale ».
– « Notre pays est confronté au triple défi du chômage, de la précarité et du mal vivre. L’économie, la santé, l’éducation ou le logement sont presque tous complètement sinistrés ».
– « Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était. Nous devons à jamais bannir de notre langage ce leitmotiv défaitiste que l’on entend trop souvent chez certains de nos compatriotes : On va encore faire comment ? »
– « Devant vous et avec vous, je prends à nouveau l’engagement solennel d’être à l’avant-garde de ce combat. Je m’engage à me hisser à la hauteur de vos attentes et vos espérances. Les jours qui viennent seront décisifs. Ils devront nous permettre d’impulser une dynamique victorieuse ».
– « Le Dialogue national pour l’alternance n’est fermé à personne. Il n’est non plus dirigé contre personne. Il vise simplement à réfléchir aux fondements d’une société dynamique et solidaire, une société d’ouverture et de rassemblement. Nous devons porter nos idées au pouvoir. Elles doivent être mises le plus vite. C’est essentiel et vital pour l’avenir de notre pays ».
Nedjma leMonde