Camacho sera-t-il à la hauteur du Challenge ?

Le récent périple de Pierre Alain Mouguengui, président de la Fédération gabonaise de football, Fégafoot, dans l’Hexagone, à la recherche de la perle rare pour le onze national, n’aura pas donné grand-chose. Jose Antonio Camacho, la soixantaine révolue, au chômage depuis trois ans, a joué dans le mythique club du Real de Madrid dans les années 70 et 80 avant d’être sélectionneur de l’équipe nationale d’Espagne de 1998 à 2002. C’est désormais cet espagnol qui va essayer d’amener les panthères du Gabon à franchir le cap de la demi-finale, lors de la prochaine coupe d’Afrique des nations que notre pays abritera du 14 janvier au 05 février 2017. Comme quoi, le miracle pourrait venir du savoir-faire des internationaux de la péninsule ibérique.

A un peu plus de cinq semaines du coup d’envoi de la Can Total, Gabon 2017, le technicien espagnol pourra-t-il vraiment sortir l’équipe nationale du Gabon du chaos actuel dans lequel elle se trouve ? Le nouvel entraineur qui a officiellement pris ses fonctions le 29 novembre courant a du pain sur la planche, lui qui ne s’exprime pratiquement pas dans la langue de Molière. Il se verra donc accompagner d’un interprète au cours des premières semaines. Toute chose qui créera, sans doute, une barrière entre l’entraineur et les footballeurs. En effet, la barrière linguistique, dans ce cas de figure, est un fait non négligeable et, de surcroît, à 45 jours précisément de la compétition. Jose Antonio Camacho aura probablement du mal à transmettre tout son savoir-faire, ainsi que les recommandations qu’il voudrait manifestement que ses joueurs appliquent sur le terrain. L’autre grief fait à la Fégafoot dans le choix de l’entraîneur espagnol est qu’il ne répond pas aux critères de recrutement exigés par cette fédération. Il faut préciser que l’un des critères exigibles à tout postulant au poste de sélectionneur des Panthères du Gabon est bien la connaissance du football africain. Or, en ce qui concerne le nouvel entraineur, il n’en a aucune. Ses performances ont plutôt été saluées en Europe et en Chine.

A titre de rappel, après une longue carrière de footballeur de premier plan en Espagne marquée par 81 sélections au sein de l’équipe nationale de son pays , et au Portugal au sein du prestigieux club Benfica de Lisbonne, Jose Antonio Camacho était devenu entraîneur de club, passant par l’Espanyol de Barcelone, le FC Séville et Osasuna. Devenu entraîneur des équipes nationales, il en a dirigé deux: La Roja, l’équipe nationale d’Espagne, et l’équipe nationale de Chine. Dans ce brillant parcours, aucun club africain n’est nullement mentionné. C’est dire combien de fois le technicien espagnol s’avance aveuglément dans une aventure. Aventure dans laquelle il devra surtout faire ses preuves pour espérer prolonger son contrat jusqu’en août 2018, si le Gabon se qualifie pour la Coupe du Monde qui se jouera en Russie cette année-là.

Nedjma leMonde

publié le 2 Décembre 2016