De toute évidence, le discours circonstanciel de Jean Ping qui ouvrait les travaux des assises du dialogue national pour l’alternance n’a pas laissé indifférent certains gabonais. Lambert- Noël Matha, ministre de l’Intérieur, secondé par son collègue en charge du ministère de la Défense, Etienne Massard Kabinda Makaga, a pondu une mise en garde à la suite des propos de Jean Ping.
Sur neuf pages pleines et solennellement lues par Jean Ping, devant une auguste assemblée, c’est en fait ce bout de phrase « Ici et devant vous, je confirme que nous sommes parvenus au terme de notre démarche de la légalité républicaine. Désormais, tout peut être envisagé» qui a fait réagir, quelques heures après l’allocution du Président élu du Gabon, le ministre de l’Intérieur. Ce dernier a attiré l’attention sur la « gravité » des propos de Jean Ping, qui pour lui, incite à la haine et à la violence. Avant de préciser que le gouvernement est garant de la sécurité des biens et des personnes. Par conséquent, il ne saurait tolérer tout acte pouvant nuire à la stabilité du pays. « En toute circonstance, force reste à la loi ».
La riposte de Jean Gaspard Ntoutoume Ayi est à la hauteur des propos de la mise en garde de Lambert-Noël Matha : « Que Monsieur le Ministre de l’Intérieur d’Ali Bongo revisite la loi gabonaise et alors il devrait, sans difficulté, parvenir à la conclusion que c’est le déni de droit, donc la négation de la loi qui lui valent aujourd’hui de pouvoir s’exprimer sans même réaliser qu’il n’est autre que le résultat d’une imposture». Poursuivant son argumentaire, le chargé de la communication de Jean Ping n’a pas manqué de rappeler que « Si Monsieur le Ministre de l’Intérieur d’Ali Bongo pense vraiment que force reste à la loi, alors qu’il demande de reprendre le scrutin du 27 août 2016 dans le Haut-Ogooué et dans le 2ème arrondissement de Libreville (…) Si Monsieur le Ministre de l’Intérieur d’Ali Bongo pense vraiment que force reste à la loi, alors qu’il dise aux Gabonais en application de quelle loi le QG de Jean Ping a été pris d’assaut le 31 août 2016. Pour son instruction et pour sa culture, il conviendrait que ce dernier interroge la Constitution gabonaise pour enfin admettre qu’en République Gabonaise, la loi consacre la liberté comme principe de base et que l’ordre public n’a de sens que s’il est au service de la Liberté».
Nedjma leMonde