Au lycée Georges Mabignath, les élèves en ont eu marre. Tout Comme ceux du lycée Paul Indjendjet Gondjout, ex-lycée d’Etat de l’Estuaire, ils ont décidé de tout fermer et d’envahir la cour de leur établissement pour manifester leur mécontentement face au mutisme du gouvernement sur la crise que connait actuellement le secteur éducation. En effet, la grogne serait partie des jeunes apprenants du collège Georges Mabignath, qui n’en peuvent plus de se rendre vainement les matins en classe et ne pas pouvoir faire cours. Ces derniers ont donc barricadé les salles de classe de leur établissement le mardi 20 décembre dernier, et se sont rendus au lycée Mabignath, à quelques encablures de leur établissement, pour inciter les lycéens à leur emboiter le pas. L’union faisant la force !
« Il faut peut être que nous manifestions comme nos camarades du lycée d’État pour que le ministre de l’Éducation nationale daigne penser venir jouer les pompiers », s’est interrogé un élève de la classe de terminale. Avant d’évoquer le manque criard en tables- bancs qui rend davantage difficile les conditions d’apprentissage. « La question des tables- bancs reste entière dans tous les établissements du Gabon. Il a fallu que ceux du lycée d’État en viennent à manifester pour avoir droit à une centaine de tables-bancs. Nous voulons des enseignants et travailler dans de bonnes conditions ». Non sans regretter le discrédit que porte désormais la jeunesse gabonaise, victime d’une « éducation au rabais ».
Dans nos précédentes publications, nous attirions déjà l’attention sur un probable soulèvement général des élèves des établissements secondaires de la capitale. Ce que nous craignions est finalement arrivé. Les cas isolés de révolte d’élèves susmentionnés sont annonciateurs d’une probable « révolution scolaire », si rien n’est fait. Soit ! Doit-on rappeler ici cette reprise des cours à deux vitesses de l’année académique 2016/2017 débutée avec des mots d’ordre de grève lancés par les deux principales forces syndicales du secteur éducation, la Conasysed et le Séna? Pour cette année scolaire, comme pour celles qui l’ont précédée, les enseignants évoquent les mêmes revendications. Ils n’agissent certainement pas par caprice. Ce sont plutôt les différents gouvernements de BOA qui ne font pas dans la dentelle : ils se contentent de mesures palliatives ridicules qui ne font qu’empirer les situations. Les enseignants qui sont en grève illimitée depuis la rentrée des classes se refusent d’être complices du « génocide scolaire » vers lequel l’école gabonaise s’enfonce chaque jour.
Nedjma leMonde
punlié le 29 Décembre 2016