Après une accalmie qui aura duré un peu plus de deux mois, les centres hospitaliers publics de la capitale pourraient être de nouveau en ébullition avec ce préavis de grève de huit jours déposé sur la table du ministre de la Santé publique et de la population le 1er décembre dernier par l’Union des personnels de santé et assimilés, Upsa. Cette nouvelle mise en garde des syndicats de la santé est un rappel des engagements non tenus par le gouvernement du très honteux Daniel Ona Ondo, en son temps. En effet, l’ancien Premier ministre de BOA, qualifié de « perle rare » par le fils putatif d’Omar Bongo lors de sa nomination à ce poste le 24 janvier 2014, et visiblement congédié pour incompétence notoire après le coup d’État militaro-électoral, avait pris officiellement des engagements visant à résoudre à court terme certaines revendications inscrites dans le cahier des charges des syndicalistes. La convention bipartite signée et revêtue de la signature du natif du canton Kye et six partenaires sociaux du secteur santé notamment l’Upsa, Synaps, Synass, Synassa, Synamon et le Sapas en fait foi. Et, c’est justement ce consensus maquillé qui avait amené le personnel à reprendre du service le 09 mars 2016.
Le document officiel qui engage et condamne désormais le gouvernement émergent du cuspodien-énarque Emmanuel Issozé Ngondet à se saisir du dossier, mais surtout à payer sans délais la prime d’incitation à la performance, PIP, censée être reversée aux ayants droit depuis la fin du mois d’avril dernier; à organiser le concours professionnel le 28 du même mois, concours reporté sine die; à régler le problème du reclassement des agents après-stage; à traiter la question de la formation professionnelle verticale et le paiement des rappels-soldes.
Doit-on rappeler ici au gouvernement autiste d’Emmanuel Issosé Ngondet le couac à l’origine de la paralysie dans le secteur santé? Faut-il vraiment ressasser la souffrance grandissante des administrations publiques sous la mandature de BOA? Mais pour nos lecteurs, réitérer tout cela c’est avoir le sens du devoir de rappeler aux uns et aux autres l’urgence de rendre ce pays ingouvernable tant que la junte voudra se maintenir par la force au pouvoir. Le non-paiement de la prime d’incitation à la performance, PIP, du 2ème trimestre 2015 et des rappels-soldes aux personnels de santé, l’absence d’organisation du concours professionnel jusqu’à ce jour, tout comme l’ouverture des écoles de santé de Makokou et Mouila ainsi que la réhabilitation du centre national de santé mentale sont en autres entre les revendications qui avaient motivé le mouvement de grève assorti d’une absence du service minimum lancé par les syndicats le 20 janvier 2016.
Nedjma leMonde
publié le 6 Décembre 2016