Le palliatif en petite coupure de Florentin Moussavou

au lycée d'état, le problème de tables de bancs reste entier malgré la dotation

La montée au créneau des élèves du lycée Paul Indjendjet Gondjout le 13 décembre dernier pour réclamer des autorités compétentes, sur la voie publique, de meilleures conditions d’apprentissage a finalement porté quelques fruits. La grève étant devenu le moyen par excellence le pus sûr pour obtenir gain de cause. Mais, contrairement au nombre de tables-bancs annoncé par le ministre de l’Education Nationale qui était de 1.200, c’est plutôt 208 tables-bancs qui ont été livrés, de surcroit en deux phases. Ce nombre insignifiant de tables-bancs n’a pas encore trouvé l’assentiment des apprenants qui, à ce jour, s’asseyent encore à quatre sur un table-banc. « Le ministre a envoyé des tables-bancs. Mais, ça ne suffit pas toujours, puisque comme vous le voyez nous sommes toujours assis à plus de trois sur un petit table-banc. Ce qui n’est pas normal ! », a confié une élève de 5ème.

On ne le dira jamais assez, l’école gabonaise se meurt. Le mouvement d’humeur enclenché dans la matinée du 13 décembre en cours par ces jeunes apprenants de l’ancien lycée d’Etat de l’Estuaire confirme bien le malaise du secteur éducation dans notre pays. La montée au créneau de ces « élèves conscients » qui pourrait être contagieuse pour d’autres lycées et collèges de la capitale était due au manque criard des tables-bancs. Des élèves en viennent à s’asseoir à même le sol pour pouvoir suivre les cours. « A cause du turn-over, il faut presque tous les jours aller au bâtiment I, tout en bas, pour dérober un table-banc et l’amener jusqu’au bâtiment des classes de 1ère pour pouvoir assister au cours ou pour participer à un devoir. On ne peut pas continuer comme ça », a regretté un élève. Selon ce dernier, le problème avait déjà été signalé à l’administration lors de la rentrée scolaire. Elle ne fait preuve d’aucune volonté à résoudre ce problème urgent.

Les élèves ont eu recours à la manière forte en érigeant une barricade de fortune. Situation qui a donc occasionné l’embouteillage sur l’unique voie menant à l’aéroport de Libreville. Cette voie a été fortement perturbée pendant une bonne partie de la matinée du 13 décembre courant. Le gouvernement illégitime de BOA est très gêné aux entournures, lui qui a horreur des mouvements d’humeur. Comme il fallait s’y attendre, les forces de l’ordre ont été dépêchées sur le terrain pour disperser, à l’aide de bombes lacrymogènes, des jeunes lycéens sans défense. Certains d’entre eux ont même été embarqués dans les fourgons des forces de sécurité.
Rappelons que ces revendications qui concernent l’insuffisance de tables-bancs et de nouvelles salles de classe font l’unanimité dans tous les établissements publics de la capitale.

Nedjma LeMonde