Présidentielle 2016 : Jo Leinen pour des sanctions contre BOA

picture1Le rapport final de la mission d’observation électorale de l’Union européenne, MOE-UE, constate la manipulation des résultats du scrutin présidentiel du 27 août dernier. Le Conseil de l’Union européenne et ses 28 États membres doivent s’engager maintenant pour des sanctions contre Ali Bongo, a déclaré Jo Leinen, député allemand et responsable de la délégation parlementaire européenne pour la récente élection présidentielle, sur sa page Twitter.

Rendu public le lundi 12 décembre 2016, le rapport des observateurs électoraux de l’Union européenne, UE, en mission au Gabon va être examiné par la Commission et par les 28 Etats membres.

Certains élus européens encouragent fortement l’UE à agir, pour que ce rapport, très critique à l’égard de la réélection de BOA, soit décisif quant au renversement de la situation actuelle au Gabon. L’Allemand Jo Leinen, député au Parlement européen pour l’Allemagne depuis 1999, va donc enclencher des démarches pour que des sanctions soient prises par l’UE contre BOA.

Ce sont les représentants des 28 Etats membres qui ont le droit de mettre en œuvre l’article 96 de l’accord de Cotonou. Signé en 2000, il entoure les relations entre l’UE et 79 pays des Caraïbes, du Pacifique et d’Afrique, dont le Gabon. Cet article porte sur les droits de l’homme et la démocratie. Il a déjà été utilisé à quinze reprises, notamment pour la Centrafrique et le Togo.

Le député européen Jo Leinen, déterminé à ne pas laisser sans suite ce rapport de la MOE-UE, compte bien essayer de pousser l’UE à aller dans ce sens. « J’ai toujours dit que la manipulation était claire, qu’Ali Bongo n’est pas un président légitime, et que c’est inacceptable qu’on ne fasse rien. Nous allons demander à l’UE de déclencher l’article 96 de l’accord de Cotonou », confie-t-il.

Alors que presque tous les politiciens d’Afrique sont restés muets face à la question politique gabonaise, sauf le Sénégalais Idrissa Seck qui a exigé que la volonté des urnes soit respectée au Gabon, le politicien Allemand et parlementaire Européen Jo Leinen, qui s’exprime avec le plus de justesse et exigence, demande le respect de la souveraineté des suffrages du peuple Gabonais.

Il est bien vrai que la procédure est longue. Elle commence par un dialogue politique approfondi. S’il échoue, on passe à des consultations gouvernementales. En cas d’impasse, l’UE pourrait alors prendre des « mesures appropriées », peut-être des sanctions.
2016 ne sera pas 2009 !

Aria Starck

publié le 15 Décembre 2016