« Quand le gouvernement viole les droits des enseignants, la grève est pour l’enseignant conscient le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs », a déclaré Marcel Libama, un des leaders de la Confédération nationale des syndicats de l’éducation nationale (Conasysed). Cette réflexion est devenue le bréviaire des enseignants. Et ils ne comptent rien lâcher si leurs revendications ne se sont pas satisfaites.
En effet, de la Conasysed au du Syndicat de l’Éducation nationale (Sena), les enseignants, courroucés par la note circulaire du ministre de l’Education nationale, n’ont pas pris de gants pour demander le départ immédiat de Florentin Moussavou. Pour les membres de la Conasysed, cette circulaire qu’ils jugent illégale, car ne reposant que sur de l’excès de zèle et du superfétatoire, est venue signer son arrêt de mort. Incapable d’instaurer le dialogue qu’ils attendaient de la part de leur partenaire, Florentin Moussavou est plutôt venu afficher arrogance et mépris envers les enseignants. Des attitudes qui ont souvent fait l’objet de départ de tous ceux qui ont été a la tête de ce ministère : « Qui s’y frotte s’y pique. ‘’Flo Flo’’ (petit nom donné au ministre) vient de signer son départ de l’Education nationale. En voulant nous radier de la Fonction publique, il vient de se faire radier lui-même du ministère qu’il pense être sa chasse gardée. Il ne lui reste que peu de temps. Si il est prudent, il doit déjà penser à faire ses valises», a déclaré un autre leader de la Conasysed.
Même son de cloche du côté du Sena où l’on dénonce ouvertement la circulaire du ministre. Ils se disent sereins et prêts à voir jusqu’où Florentin Moussavou fera respecter cette note illégale et arbitraire. « Nous savons que l’objectif à atteindre est plus proche que lointain. Le ministre tremble parce qu’il est conscient qu’il ne peut rien devant les deux syndicats qui tiennent mordicus à voir les réalisations de leur demande. Si avant on allait en mode dispersé, cette fois, ce n’est pas le cas. Nos besoins sont les mêmes, nos esprits convergent car nous réclamons les mêmes choses. Au lieu de faire dans l’arrogance, le gouvernement a plus intérêt à faire dans le consensus. »
Les enseignants se sont définitivement braqués. Et, à l’allure où vont les choses, la circulaire de Florentin Moussavou n’est pas pour apaiser le climat qui était déjà très délétère au sein de son ministère. Les enseignants campent sur leur position et certains établissements comme les lycées Nelson Mandela et Paul Indjendje Gondjout n’ont pas hésité à renouveler l’appel au durcissement de la grève, car pour eux, la note du ministre est assimilable à un acte de mépris et à une méconnaissance totale de leurs difficultés au quotidien. Louis Patrick Mombo, le secrétaire exécutif de la Conasysed, n’a pas manqué d’adresser un message à ses collègues qui cèdent aux intimidations : « A l’endroit des enseignants qui ont choisi la servitude volontaire en repartant en classe suite à la circulaire illégale du ministre de l’Éducation nationale, sachez qu’en cas de problèmes rencontrés dans leurs établissements, la Conasysed ne les défendra pas .Ne seront défendus que tous les enseignants qui ont réellement suivi et continuent de suivre la grève et qui émargent tous les jours au piquet de grève. Ceux qui ont la mémoire courte doivent savoir que tout ce que nous avons dans nos bulletins de salaires ne l’a été que grâce au combat syndical. »
Par Sophie Beuve Mery
publié le 6 Février 2017