
Plus question de manifester pacifiquement au Gabon, même pour réclamer son droit le plus absolu. C’est du moins ce qu’a démontré une fois de plus la police politique du pouvoir émergent. Le mardi 30 janvier courant, cette police, qui est au service du gouvernement putschiste, a empêché farouchement la marche pacifique des étudiants exclus de l’Académie franco-américaine de management, Afram, qui ne réclamaient que le droit à l’éducation. Mais selon cette jeunesse déjà sacrifiée et surtout poussée au découragement par un gouvernement irresponsable et démissionnaire, faire le pied de grue devant la primature reste la seule alternative pour espérer regagner les classes.
En effet, ces jeunes gabonais on été suspendus des cours le 03 janvier 2017, au motif que l’Etat n’a pas réglé leurs frais de scolarité. L’administration d’Afram ne supporte plus les arriérés de frais de scolarité de l’Etat gabonais car ceux-ci ne cessent de s’accumuler et plombent le fonctionnement de l’établissement. Il faut préciser que depuis novembre 2012, Afram et d’autres établissements supérieurs privés de la place, reconnus d’utilité publique, sont liés par un partenariat avec l’Etat gabonais. Le nouveau statut de l’établissement permet à la structure privée qu’est Afram d’accueillir désormais des étudiants boursiers de l’Etat gabonais. Lequel Etat est donc tenu de payer régulièrement les frais de scolarité de ces étudiants orientés par l’Agence nationale des bourses du Gabon, ANBG. Selon le collectif des étudiants exclus des cours depuis presque un mois, ce sont au total 491 étudiants, certains sont en année de validation du Bachelor, qui cogitent présentement chez eux sur leur avenir.
Ce sont des frais de scolarité s’élevant environ à 1,2 million de francs Cfa par étudiant, payables en 8 mensualités durant toute l’année académique, dont le Gouvernement se rend incapable de solder. La direction d’Afram, qui avait déjà interpellé en septembre 2016 son partenaire principal, l’Etat gabonais, sur cette situation embarrassante, n’a eu aucun retour. Il est clair que le gouvernement du cuspodien Emmanuel Issozet Ngondet n’a d’yeux que pour la Can. C’est ce mutisme qui a conduit les étudiants exclus à initier une série de sit-in infructueuse devant la primature. «Ça fait plusieurs semaines que ceux qui sont censés résoudre notre problème nous font courir de bureau en bureau».
Rappelons que des démarches visant à trouver une solution définitive à leur problème on été envisagées par les étudiants exclus. D’abord, au ministère de l’Enseignement supérieur, ensuite à la Primature et enfin à l’ANBG. Concernant ce dossier, l’ANBG s’en est lavé les mains et a renvoyé les « exclus » vers la tutelle. Jusqu’à maintenant, c’est une fin de non-recevoir qui est opposée à ces jeunes. Le conseiller à l’Education du Premier ministre aurait déclaré que leur situation n’est pas une priorité pour le gouvernement.
Nedjma leMonde