MESSAGE DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU GABON

Posté le 06 Fév 2017
Par :
Commentaire (s) inactif

A la Nation Gabonaise,Avec toutes ses Institutions et toute sa population, A tous ceux qui veulent le bonheur du Gabon.  ‘‘Si le Seigneur ne bâtit la maison,les bâtisseurs travaillent en vain’’ (Ps 126,1) 1. ‘‘Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis’’ (He 1,1)aux citoyens et citoyennes du Gabon, au terme de notre Assemblée plénière ordinaire de janvier 2017, nous nous sommes d’abord adressés ‘‘Aux Confessions religieuses, aux Hommes et Femmes de bonne volonté’’.  En effet, ‘‘Le Peuple gabonais, conscient de sa responsabilité devant Dieu et devant l’histoire’’ (Préambule de la Constitution), croit dans sa grande majorité que ‘‘Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain’’ (Ps 126,1). Car ‘‘au Seigneur le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants! C’est Lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots’’ (Ps 23,1-2). Aussi est-il urgent de nous réconcilier d’abord avec Dieu, pour être capables de nous réconcilier entre nous. 2. Dans notre adresse nous avons souligné sans complaisance ni détour, que «La situation actuelle du Gabon, notre pays, est encore très préoccupante; et elle interpelle tout le monde». Autrement dit, nous vivons une situation très grave, face à laquelle s’impose la nécessité à tous et à chacun, de rechercher et de retrouver la paix, de la promouvoir avec  justice et vérité, dans l’amour. 3.  Aujourd’hui à nouveau, Nous, Archevêque et Évêques du Gabon, réunis en Session plénière extra-ordinaire relative au changement du Chargé d’Affaires de la Nonciature Apostolique au Gabon — c’est-à-dire l’Ambassade du Vatican au Gabon — et pour commencer les préparatifs de la célébration des 20 ans de l’Accord-Cadre entre le Gabon et le Saint-Siège en décembre 2017,  Nous Nous adressons à présent à la Nation Gabonaise, avec toutes ses Institutions et toute sa population, à tous ceux qui veulent le bonheur du Gabon, notre cher pays, 4. A Vous tous qui êtes épris de justice et de paix, qui œuvrez pour l’entente entre les hommes et les femmes, entre les différents peuples, que Dieu Lui-même inspire et guide vos actions ! Dieu nous a créés sans nous, mais Il ne peut pas nous sauver sans nous (cf. Saint Augustin). Notre collaboration à sa Volonté est indispensable. Nous le disons dans la prière du ‘Notre Père’: ‘‘Que ta volonté soit faite !’’ 5. Jour après jour, la société gabonaise dans son ensemble est en déroute. Fébrile, elle vit en plein désarroi. Sa crédibilité baisse sur ‘‘la terre des vivants’’, et le monde entier regarde le Gabon se débattre comme s’il était enfermé dans une cage transparente. Dans ce contexte, plusieurs voix se lèvent un peu partout : au Gabon, en Afrique, en Amérique, en Asie et en Europe. Ces voix se prononcent assez clairement sur le cas du Gabon. Saurons-nous nous asseoir ensemble, nous écouter attentivement et entendre ces voix, pour ensuite nous mettre au travail pour un Gabon réconcilié, un Gabon nouveau ? 6. Au sujet de « La situation actuelle du Gabon, notre pays », il n’est pas besoin de reprendre ici tous les diagnostics, déjà connus, réalisés par des observateurs et spécialistes de tout bord. Nous sommes face à une crise multiforme et multi-sectorielle, débutée il y a plusieurs années, et qui a atteint une grande amplitude avec les événements post-électoraux d’août 2016. Nous-mêmes, nous avons toujours parlé de cette situation dans nos messages du mois de janvier de chaque année. 7. Jusqu’à ce jour, nous remarquons que des décisions politiques prises ou projetées, pour tenter de résoudre cette crise, laissent perplexe, désemparée et insatisfaite la population. Ainsi par exemple, à la baisse des salaires et à la croissance vertigineuse du taux de chômage, s’ajoutent la naissance de nouvelles taxes et l’augmentation des anciennes. 8. Face à cette situation de plus en plus préoccupante, nous rendons toutefois grâce à Dieu; car le constat que nous faisons est que tous parlent de dialogue : Opposition et Pouvoir. Chaque camp,cependant, récuse le dialogue proposé par l’autre;  ce qui est normal car‘‘Nul n’est juge en sa propre cause’’ (Nemo iudex in re sua).  Mais dans un camp comme dans l’autre il faut être réaliste au sujet de ce dialogue, avec, comme corollaire,  des réformes institutionnelles opportunes. Le dialogue est impératif, incontournable, indispensable pour sortir le Gabon de la crise. 9. L’Église Catholique continue de prier pour la Gabon et demeure disponible pour accompagner un processus de sortie de crise pour le bien de notre pays. Car dire ‘‘Gabon d’abord’’ c’est se mettre au service du bien commun et non se servir du Gabon pour assouvir sa soif de Pouvoir. 10. Puisse le Seigneur Dieu, dans sa miséricorde infinie, toucher les cœurs et  éclairer les intelligences de tous les protagonistes de la crise et de tous ceux qui s’engagent et travaillent pour mettre fin à cette crise.

Par l’intercession de Notre Dame du Gabon,notre bénédiction apostolique, vous accompagne.

Donné à Libreville, le 04 février2017

Les Évêques du Gabon.

A propos de l'auteur