Les personnels administratif et technique de l’Université Omar Bongo, UOB, de Libreville, ont décidé de rentrer en grève illimitée le lundi 6 février dernier. Et pour cause, le non-respect des délais de paiement de leurs primes, l’abus de confiance dont ils sont victimes de la part des autorités rectorales et surtout l’incarcération de deux de leurs collègues arrêtés il y a deux semaines par la police d’investigations judiciaires(PIJ).
Le personnel de l’UOB a exprimé sa colère dans la journée d’hier en barricadant les entrées de la principale université du pays. Les manifestants revendiquent la prime de rendement, le paiement de l’arbre de Noël et exigent la libération immédiate de Léonce Nzeng Mouloungui et Robert Hely, arrêtés depuis plus de deux semaines par la PIJ sur ordre du Recteur « pour le seul motif d’avoir revendiqué les primes de rendement du quatrième semestre 2016 », a précisé le président du syndicat national du personnel de l’enseignement supérieur, Aristide Etouatem qui poursuit en rappelant que cette arrestation « constitue une goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Exigeant la libération sans délai de leurs collègues, les agents de l’université disent solliciter « la destitution des autorités rectorales actuelles ».
Les agents de l’UOB n’auraient plus perçu leurs primes depuis plusieurs mois, sans explication aucune de la plus haute autorité de cette administration. Selon le président du Syndicat national du personnel de l’enseignement supérieur, « ces primes estimées à 110 millions auraient dû être payées depuis le 15 décembre 2016 sans difficultés». Car dit-t-il, « les inscriptions ont toujours permis à l’UOB d’engranger plus de 200 millions de francs chaque année à l’instar de 2017».
Le personnel soupçonne le rectorat de détournement et de mauvaise gestion financière : « le recteur et son équipe ont monté un réseau de malversations financières au sein de l’Université. Le contrôle financier n’est plus informé des recettes propres de l’Université depuis 4 ans. Ces recettes sont désormais versées à la Caisse des dépôts et de consignation, via le rectorat de l’UOB, à travers l’opération Airtel Money». Pour Aristide Etouatem, il serait « urgent que le gouvernement envoie une brigade financière à l’UOB pour démanteler le réseau de malversations financières et les bavures qui existent au sein de l’UOB depuis 4 ans », a déclaré le président du syndicat.
Avec la rentrée académique qui a accusé un énorme retard, cette grève vient, sans nul doute, perturber davantage le bon déroulement des cours ; sans oublier la grève du Syndicat national des enseignants-chercheurs, Snec, qui revendique le paiement de toutes les vacations non payées jusqu’alors.
par Aria Starck
publié le 8 Février 2017